Iv a écrit :la GPL3, elle est open source ou logiciel libre ? La LGPL ? La BSD ?
Ce sont toutes les trois des licences Libres. La troisième n'est pas copyleft (et donc ne se transmet pas).
Iv a écrit :Question pratique encore, puisqu'on parle dans ces deux cas d'organsiation humaines : modèle de développement open source, modèle de développement logiciel libre, quelle différence ? On est pour moi dans les deux cas dans le modèle de "benevolent dictatorship".
Ça dépend des projets, il y a de tout.
Le noyau Linux est (en majorité) sous licence Libre, et correspond à une dictature bénévole.
Wikipédia est sous licence Libre, et correspond à une méritocratie.
Debian GNU/Linux est sous licence Libre (en majorité), et correspond à une démocratie représentative (complexe).
La majorité des projets non-libres, "open source", "open core", corporate, NDA ou autres, sont sous le contrôle exclusif d'une entreprise.
L'exemple classique est WineX/Cedega, qui a été pompé sur les librairies (alors LGPL) du projet Wine, et utilisé sous une licence soi-disant mixte et dans une optique exclusivement propriétaire par l'entreprise Transgaming, sans contribuer au projet d'origine. Moralité, leur code a cessé de bénéficier des contributions de la communauté, s'est étiolé et meurt aujourd'hui à petit feu. Par contraste, l'entreprise CrossOver ou l'initiative Bordeaux, menées par des membres de la communauté et qui contribuent au projet Libre d'origine, sont florissantes toutes les deux.
Iv a écrit :Justement, là j'aimerais un exemple concret. Y a-t-il tellement de licences OSI bidons ? À part la licence Apple, y en a-t-il une seule qui soit incompatibles avec les licences de la FSF ? Il me semble au contraire que les licences bidon pseudo-ouvertes ne se retrouvent pas avec le label OSI et qu'il est justement plutôt sérieux à cet égard.
Justement, hélas si. Tu cites le cas des licences bidon d'Apple, c'était également le cas des licences bidon de Sun (CDDL etc.), des deux licences bidon de Microsoft, des licences bidon Google (utilisées par exemple pour le développement d'Android). L'OSI n'a aucun intérêt à rejeter ces licences, puisqu'il sait très bien de quel côté sa tartine est beurrée : ces entreprises sont précisément celles qui payent son fonctionnement.
Iv a écrit :J'aimerais bien qu'on me décrive cette "open source philosophy" qui se complaît de voir les utilisateurs et les développeurs perdre leurs libertés.
L'OSI a été fondée par opportunisme plus que par philosophie. Dès 2000, un des deux fondateurs (B. Perens) a claqué la porte en se rendant compte que le machin se transformait en machine de guerre anti-Libre. Avec le temps, l'autre fondateur E. Raymond (notamment suite à la débâcle de Linspire) a fini par converger vers la philosophie FSF, et l'OSI a été amenée à prendre position contre Microsoft (après avoir validé ses deux licences bidon, malheureusement), contre les brevets logiciels, et même (non sans s'être fait tirer l'oreille) à reconnaître la licence GPLv3.
Ceci ne faisait pas les affaire de Microsoft, qui a entrepris ces dernières années de noyauter et d'acheter autant de membres de l'OSI qu'ils le pouvaient (c'est exactement la même stratégie qui a permis à Microsoft de subvertir l'ISO et de faire valider le format "OpenXML"). La rupture est devenue évidente lors de l'OSBC (la conférence de l'OSI) 2008, où Perens a tenté d'alerter contre ce qu'il nommait "l'invasion Borg", et où il a été très largement mis en minorité. L'OSI est aujourd'hui clairement un fantoche, qui ne fait plus illusion nulle part -- tout comme de nombreux autres organismes "open source" bidon tels que l'Open Handset Alliance, etc.
C'est exactement comme lorsqu'une multinationale pétrolière organise une pseudo-fondation écolo, où quand une chaîne de fast-food monte un "salon de la gastronomie". Le mot "open" est sympa, a des connotations positives, et c'est pour cela que même les plus propriétaires des entreprises essayent de se l'approprier.