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Un nouveau modèle économique pour l'art

HixO
Matelot
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Messagepar HixO » jeu. 03 sept. 2009, 20:29

Voici un article dont le lien a été inséré dans un commentaire sur le site de Campagne du PP; ne trouvant plus l'observatoire sur le forum, je le post ici: (source)

Un nouveau modèle économique pour l'art
07-07-2007

Je vais ici présenter une autre approche de la musique, de l'art en général, et surtout de leur économie, très différente de celle que les principaux acteurs modernes veulent imposer. Cette approche alternative de la musique est couramment nommée "libre". Je vais commencer par faire un bref historique du modèle économique de l'art, pour ensuite montrer en quoi on peut sur de nouvelles bases en bâtir un nouveau, plus adapté aux temps modernes.


1°) Du mécenat à la consommation de masse


Jusqu'au début du XXème siècle (c'est à dire hier dans l'histoire de l'humanité), il n'existait pas de moyen de reproduire le son ou les images de manière massive. La copie elle-même était au final le fruit d'un travail ardu et le fait de faussaires très qualifiés. Dans ces conditions, on peut dire que l'art n'était PAS diffusé largement tel qu'on l'entend aujourd'hui. La diffusion de l'art s'accompagnait nécessairement de performances artistiques ayant en soi une valeur non reproductible (concerts, représentations, etc). Ceci garantissait la viabilité de la profession artistique, puisqu'il ne venait à l'idée de personne qu'un artiste puisse vivre d'un succès, sans rien faire. Le modèle économique traditionnel de l'art est donc simple. Très brièvement résumé, cela donne :


* Si l'artiste a des « protecteurs », ou des mécènes, ceux-ci lui commandent des oeuvres et le financent durant leur réalisation, en payant une somme définie à l'avance lors de la livraison. Beaucoup des plus grands chef d'oeuvres ont été ainsi le fruit de commandes. Une fois l'oeuvre accomplie, elle perd pour ainsi dire toute valeur pécuniaire pour l'artiste, à moins qu'il l'exploite en la « jouant ».

* L'artiste peut également (et c'est la grande majorité des cas alors) se produire en public, et être payé pour ces représentations. C'est alors la performance elle-même qui a une valeur pécuniaire, l'acte non reproductible d'instant artistique.


Ainsi, dans la vision traditionnelle de l'art, tout le potentiel financier réside en deux instants : AVANT que l'oeuvre ait été diffusée pour la première fois (la « commande ») et par sa valorisation régulière et vivante par l'artiste (les « concerts », les « représentations », etc).


Si on met de côté pour l'instant ce gain potentiel lié aux représentations, qui reste intact avec le temps, penchons nous sur l'évolution historique de la diffusion de l'art. Au début du vingtième siècle apparaît la possibilité technique d'enregistrer le son. Cette possibilité se traduit par son complémentaire qui est de le reproduire sans la présence de l'artiste. Une chose est à ce point du raisonnement importante à noter : de tels moyens techniques sont alors incroyablement difficiles à mettre en oeuvre. Au même moment arrive la photographie : la diffusion de l'art est née.

Il est clair que la diffusion de l'art, pendant près d'un siècle, reste une opération difficile à mettre en oeuvre, et ce pour deux raisons :


* La première, c'est qu'il est difficile de réaliser les enregistrements et les supports physiques nécessaires à la reproduction. Un particulier est alors absolument incapable de procéder lui même à la fabrication de tels objets. Les entreprises réalisant cette opération apportent ainsi véritablement une VALEUR AJOUTEE et sont de ce fait légitimées.

* La deuxième, c'est que la diffusion de ces supports physiques pour la reproduction de l'art doit de même passer par des processus de reproduction spécialisés. Dans la mesure où le particulier est absolument incapable seul de rentrer en contact avec l'artiste, ou bien de se rendre chez l'entreprise qui fabrique les supports physiques, le diffuseur de ces supports est là aussi LEGITIME, parce que son activité ne PEUT PAS être effectuée sans de lourds moyens financiers. Cette activité est donc non réalisable par un particulier, et les marchands d'art ont alors la même légitimité que les marchands classiques : ils vendent une « denrée » dont seuls eux peuvent permettre la diffusion.


Ces deux principaux acteurs (le presseur et le diffuseur) sont donc pendant une longue période (presqu'un siècle) les intermédiaires NECESSAIRES à la diffusion démocratique de l'art et de la culture. On ne peut pas à l'époque se passer d'eux car ils apportent véritablement une valeur ajoutée : sans eux point de diffusion de l'art. Il y a alors, et pendant près d'un siècle, ce qui se nomme un « goulet d'étranglement » au sujet de l'art, entre l'acte créateur et son destinataire final : le public, un « lieu de passage obligé ».


Partant de ce constat, l'envie tout à fait normale et légitime de rémunérer l'artiste en fonction de l'argent qu'il engendre amène à naturellement se pencher sur le goulet d'étranglement en question. En effet, puisqu'il s'agit d'un « passage obligé » pour toute diffusion de l'art, il apparaît naturel de simplement mesurer le « débit » de chaque artiste et en fonction de ce débit de lui reverser une juste part du débit total, puisqu'on a la valeur exacte de sa contribution à la génération globale d'argent. Ainsi est née la SACEM, d'une volonté normale et, une fois de plus, démocratique, de rétribuer les artistes justement.


Parallèlement à ce système, le fait d'avoir un goulet d'étranglement dans la diffusion de l'art a amené également le développement d'un véritable marché de consommation, comme on l'observe évidemment dans les autres domaines d'activité économique. Les « diffuseurs » et les « presseurs », ayant d'une certaine manière le monopole sur la diffusion de l'art, peuvent se permettre de gonfler le prix des objets vendus ainsi que de faire jouer la promotion et la publicité pour rendre l'objet vendu plus attrayant. Notons bien qu'ici encore, il n'y a pas de jugement péjoratif sur ces activités. En effet, il y a bien monopole, mais ce monopole est alors JUSTIFIE. Aucun particulier n'aurait alors l'argent nécessaire pour pouvoir réaliser lui-même la diffusion de l'art. De cette manière, tout prix est justifié, puisque de toute façon inférieur à ce que devrait dépenser le consommateur pour se procurer l'objet de son désir.


Ainsi, ce goulet d'étranglement de la diffusion de l'art a amené au fil des dizaines d'années l'émergence d'un système économique cohérent et légitime pour l'art. Ce système ne tenant, comme on l'a vu, QUE sur l'existence d'un goulet d'étranglement lié à la diffusion. Énormément d'argent a ainsi été mis en jeu, gagné, et redistribué à l'ensemble des acteurs du domaine artistique.


C'est UNIQUEMENT sur l'existence d'un « passage obligé pour la diffusion » que repose l'idée d'une rémunération FONCTION DE LA DIFFUSION. Jusqu'avant le début du 20ème siècle, aucun artiste n'aurait imaginé continuer de gagner de l'argent sur une oeuvre du passé sans la jouer devant un public. Ainsi naissent les « droits voisins aux droits d'auteur ». Brandis très haut par certains modernes, mais qu'il s'agit de remettre à leur place : ils n'ont eu droit de cité QUE parce que la diffusion nécessitait un grand nombre de moyens mis en place et était PARFAITEMENT MESURABLE.


2°) Changement de la donne : internet


Depuis environ le milieu des années 1990, la diffusion a connu une révolution. Il est désormais POSSIBLE de se procurer des oeuvres artistiques sans passer par les circuits de distribution classique. Le goulet d'étranglement dont j'ai parlé plus haut disparaît soudainement, et de manière de plus en plus complète.


Depuis cette date, il est possible à quiconque de se procurer n'importe quelle oeuvre sans passer par les circuits classiques. D'un seul coup, les « presseurs » et « distributeurs » de musique perdent leur caractère NECESSAIRES à la diffusion de l'art. Ils ne contrôlent absolument plus la totalité de la diffusion de l'art. D'une manière générale, on peut dire que commence alors la crise de tout l'art qu'on peut dire « reproductible ». Tout ce qui PEUT être copié, d'une manière générale, devient disponible sans le recours aux intermédiaires classiques.


3°) Réactions des professionnels et conséquences


L'immense majorité des acteurs jusqu'à présent impliqués dans la diffusion de l'art perdent alors toute LEGITIMITE : leur activité n'est plus NECESSAIRE pour se procurer l'objet de son désir. La situation est exactement identique à celle qui se produirait si d'un coup le pain pouvait se ramasser dans la rue. Les boulangers n'ont plus de légitimité à le faire payer, parce qu'il est disponible sans faire appel à eux.


Ceci provoque un drame évident. Les artistes vivent grâce à la valorisation de leurs « droits voisins aux droits d'auteur », droits qui, on l'a vu avaient jusqu'alors une très honnête raison d'être. La réaction humain classique et tout à fait compréhensible face à cette nouvelle situation, radicalement différente de l'ancienne, consiste à vouloir rester dans un système qui jusqu'à présent marchait très bien.

Or, ce qui a changé profondément n'est pas quelque chose d'anecdotique, il s'agit du fondement même de la légitimité des droits voisins au droits d'auteur. L'idée même d'une rémunération fonction de la diffusion ne peut reposer QUE sur l'existence d'un goulet d'étranglement à cette diffusion, puisqu'on ne peut faire payer QUE ce qui n'est pas disponible naturellement. A quand un impôt sur l'air ?


Par conséquent, tout le secteur économique concerné, jusqu'à présent de bonne foi car légitimé par son caractère NECESSAIRE, se retrouve à tout faire pour que ce goulet d'étranglement, initialement légitime, continue d'exister. Mais la situation devient radicalement différente de la précédente, puisque la vérité est qu'à présent l'objectif de ce secteur devient non plus de tout faire pour favoriser la diffusion de l'art par une meilleure exploitation du « tuyau » qu'il contrôle et qui est le seul disponible, mais bien la tentative de restreindre cette diffusion à au même « tuyau » bien contrôlé alors qu'elle pourrait se faire sans lui.

Il s'agit EXACTEMENT de l'équivalent d'une situation où La Poste, désespérée de voir tout le monde utiliser le courrier électronique, déciderait de taxer les emails pour conserver sa prérogative sur l'échange des lettres.


De cette manière, apparaît pour les entités économiques concernées l'envie d'une alliance avec l'Etat de manière à faire en sorte d'épancher toute diffusion ne passant pas par le « tuyau » bien contrôlé. C'est faire EXACTEMENT de la rétention d'information. L'Etat semble aujourd'hui enclin (cf lois DADVSI) à donner raison à ces acteurs économiques, c'est à dire à mettre ses moyens coercitifs au service du maintien d'un monopole aujourd'hui NON JUSTIFIE. L'heure est assez grave.


Il ne s'agit pas là, bien entendu, d'un jugement de valeur, parce qu'il est évident que les personnes concernées ne sont que les VICTIMES de ce changement de donne, et qu'à aucun moment ils n'ont désiré rentrer dans cette logique de répression. Les artistes, les diffuseurs et les presseurs sont tous de BONNE FOI : toute leur vie leur activité a été légitimée par l'impossibilité technique de faire autrement que de passer par les circuits standards. En un siècle, les mentalités ont le temps d'énormément changer, et il semble aujourd'hui évident que « le droit voisin au droit d'auteur » est un droit fondamentalement démocratique, inaliénable et normal.


Il le fut en effet, mais avec la chute du monopole des moyens de diffusion, on voit que toute son assise s'effondre et qu'à présent il ne repose plus que sur le démarrage d'une LUTTE contre la diffusion pourtant possible de l'art. Dire comme le fait la SACEM que les droits voisins aux droits d'auteur sont la manière normale de la rémunération de l'art n'est donc vrai QUE dans le contexte historique très précis du XXème siècle, où la diffusion massive de l'information est possible, mais passe nécessairement par un intermédiaire obligé qui peut la CHIFFRER et en redistribuer les fruits. Ceci n'est PLUS le cas et vouloir assimiler la volonté légitime de défendre l'art avec celle de cautionner la rétention d'information que rend nécessaire le système actuel provoque une culpabilisation générale et des idées folles de mettre plusieurs DIZAINES DE MILLIONS DE FRANCAIS hors la loi, ceci n'est PAS une option et il est temps que les français se rendent compte que la loi ne DOIT pas lutter contre l'usage. Il faut extrêmement rapidement changer le système actuel, de telle manière à ce que les acteurs du domaine artistique n'ait plus à demander une telle abomination anti-démocratique pour exercer leur activité.


Les DRM (Digital Rights Management) sont une des solutions choisies par les anciens propriétaires du goulet d'étranglement de la diffusion pour continuer d'être NECESSAIRES à la diffusion de l'art. Or, cette nouvelle nécessité de l'intermédiaire est surajoutée et artificielle. Sans elle la diffusion serait plus grande, tandis que sans un intérmédiaire nécessaire et NORMAL, la diffusion serait inexistante.


J'espère avoir, avec ce petit historique, montré en quoi l'option de restreindre le téléchargement est incompatible avec l'idéal démocratique français, et en quoi le message de la SACEM est faux qui veut assimiler la juste rémunération des artistes au passage obligé par un goulet d'étranglement aujourd'hui obsolète. Ce message est LE MÊME que celui d'une Poste qui voudrait taxer les emails ou les empêcher. C'est pour faire court une lutte antidémocratique qu'une simple paresse intellectuelle accompagnée d'un immobilisme profond ainsi qu'une manipulation des esprits peut rendre artificiellement légitime. La diffusion de l'art a explosé, il faut s'en réjouir et chercher ENSEMBLE les nouvelles bases d'un modèle économique prenant cette DONNEE en compte.


4°) Les bases nécessaires à un nouveau modèle économique pour l'art


Un nouveau modèle économique pour l'art ne peut QUE partir du principe qu'il n'existe plus de goulet d'étranglement à la diffusion. Ce choix premier et fondamental constitue le postulat de base sur lequel peuvent s'appuyer tous nos raisonnements ultérieurs. Il devient avec ces nouvelles bases IMPOSSIBLE de mesurer la diffusion totale d'une oeuvre. Le droit voisin au droit d'auteur, hissé comme inaliénable, ne l'est en fait PAS DU TOUT et ce sont des considérations tout à fait humanistes qui rendent NECESSAIRES son abandon. Qu'on patiente un peu avant de s'énerver, car je compte bien ici donner des pistes pour des raisonnements permettant la rémunération des artistes hors de ce contexte.


La première chose à remarquer, c'est que dans une telle nouvelle optique, il est autorisé de faire ce qui est possible. Il est possible de télécharger GRATUITEMENT les oeuvres qu'on peut se procurer gratuitement. Tout ce qui est reproductible est au fond disponible, et ce de manière incontrôlée (et INCONTROLABLE car il n'y a PAS de goulet d'étranglement à la diffusion à moins d'en créer un de toute pièce !).


Afin de progresser de manière constructive, tâchons ici de faire un parallèle avec la situation traditionnelle de l'art que j'ai présentée dans la première partie. Pour tâcher de trouver A QUEL MOMENT l'art à une valeur financière non usurpée, il faut chercher à quel moment il existe un goulet d'étranglement légitime à exploiter.


La diffusion n'étant plus limitée par les moyens techniques et ne passant plus par des intermédiaires obligés, il est, on l'a assez vu, impossible de la prendre comme base stable à un nouveau modèle économique. La solution saute alors aux yeux. Il existe deux moments dans lesquels l'art peut légitimement DEMANDER à être payé :


* Le premier moment est celui où l'oeuvre n'a pas encore été parue. Ce moment correspond à celui de la « livraison » dans le système traditionnel de l'art. A ce moment précis, il est IMPOSSIBLE à quiconque de se procurer l'oeuvre, pour la simple raison qu'elle est encore dans le secret des tiroirs de l'artiste.

* Le deuxième moment est celui où il y a production d'une activité artistique NON REPRODUCTIBLE. S'il n'y a pas de reproduction possible d'un instant, cet instant acquiert de fait un potentiel financier, car ce qui est rare est cher. On peut noter ici qu'un grand nombre d'arts rentrent dans cette catégorie et ne sont absolument pas touchés par les nouvelles technologies, en particulier tous les arts vivants.


Nous tenons ici deux instants très précis où l'art a une valeur financière. Tâchons de voir comment les exploiter correctement de telle manière à reconvertir l'industrie basée aujourd'hui sur la diffusion vers l'exploitation de ces instants.


5°) Sur le non-reproductible


Une idée couramment énoncée pour un « nouveau modèle économique » pour l'art est la valorisation du non-reproductible (pour la musique : des concerts). Ceci est évident et la pérennité du gain financier produit par le concert ne s'en est pas allée avec la nouvelle donne pour la diffusion de l'art, la présence de l'artiste restant un « goulet d'étranglement » inaliénable à ses représentations.

La présence d'un public venu expressément pour le voir et pour assister à un événement unique est en soi la preuve que de tels évènements sont une source évidente et normale de revenus pour tous les acteurs impliqués. Par conséquent, tout le « monde du spectacle » n'a en fait pas de soucis à se faire parce qu'il est, à la réflexion, indépendant de la problématique d'interdire ou non la libre diffusion des données. Une grande communication et promotion doit donc et sera insufflée dans les concerts et toute la valorisation « non reproductible » de l'art.


Il est inutile d'insister sur ce point, parce qu'il est évident à tous. La brièveté du traitement que j'en ferai ici ne doit pas faire oublier son importance, et tout le monde du spectacle devrait bien comprendre que dans un monde où la diffusion de la donnée est libre, la performance artistique vivante garde un caractère non reproductible, unique et donc lucratif, sans aucune limitation des libertés de quiconque. Il n'est pas étonnant que désirant par vocation le bien des artistes et de la musique, les acteurs s'impliquent aujourd'hui massivement dans cette dimension vivante de la musique. Mon propos est de poursuivre ici, car je pense que l'essentiel de l'apport de ma réflexion se trouve dans le fait que je prétends qu'il n'est pas le seul.


6°) Sur le non-disponible


Le non-reproductible est, comme on vient de le voir, un premier secteur dans lequel l'art a une valeur commerciale légitime. Il m'apparaît comme TRES important ici de faire valoir qu'en plus de ce secteur se trouve l'immense majorité des créations artistiques : CELLES A VENIR.


Cette considération incroyablement évidente offre des possibilités néanmoins énormes d'un point de vue financier. On a noté en première partie que le système traditionnel de l'art repose, outre sur les performances artistiques « vivantes » dont on vient de parler, sur le mécénat. Le mécénat est l'acte par lequel une personne rémunère un artiste lors de la LIVRAISON de son oeuvre, c'est à dire à l'instant où cette oeuvre PARAIT. Il semble en effet clair que c'est à ce moment précis que la tension est la plus grande sur l'oeuvre et que le « mystère » qui l'entoure encore est dans une très large mesure sujet à une promotion massive. On peut remarquer en passant qu'une grande partie des bénéfices réalisés sur les super-productions cinématographiques repose en grande partie sur ce merchandising, qui a donc déjà une certaine réalité de fait. Mais poursuivons pour rendre les choses un peu plus claires.


Le point fondamental de mon exposé est que s'il y a un gain sur une oeuvre artistique, il n'y a pas nécessité de le voir comme forcément postérieur à la parution de l'oeuvre. Il est même important de noter que TOUTE l'histoire de l'art excepté le XXème siècle a fonctionné sur un principe différent.

On veut aujourd'hui nous faire croire qu'une rémunération juste ne passe QUE par la reconnaissance de la DIFFUSION de l'artiste, alors qu'à la vérité elle passe uniquement par l'exploitation de sa NOTORIETE. Jusqu'au développement d'internet et de la diffusion incontrôlable des données, la notoriété se traduisait de fait par une forte diffusion. Ainsi, il y a eu confusion entre ces deux données qui concrètement se retrouvaient jusqu'à présent aller de pair.

On note aujourd'hui l'apparition d'une décorrélation entre les deux : beaucoup d'artistes TRES populaires se retrouvent à diffuser de manière de moins en moins importante leurs oeuvres par les supports et les moyens classiques. On pourrait même être amené à penser que plus un artiste est populaire, plus sa notoriété et sa diffusion « classique » deviennent deux données indépendantes. Il est évident que de tels artistes souffrent aujourd'hui énormément de la nouvelle donne de la diffusion, parce qu'ils sont toujours financés en fonction de leur DIFFUSION, alors qu'ils devraient l'être en fonction de leur NOTORIETE.


Un certain nombre d'acteurs économiques veulent faire croire aujourd'hui que ces deux données sont directement équivalentes, mais il est un fait que ce n'est plus le cas comme ce put l'être par le passé. Si la diffusion d'un artiste n'est plus contrôlable (et c'est comme on l'a vu notre postulat fondamental), on abandonne l'idée de le rémunérer en fonction de cette diffusion et on se retrouve ainsi avec l'objectif de le payer en fonction de sa NOTORIETE.


Qu'est ce que la notoriété en termes un peu plus concrets si ce n'est la quantité d'argent que le public est prêt à mettre dans une oeuvre de cet artiste SANS MEME ENCORE L'AVOIR ECOUTEE OU REGARDEE ?

Cette question peut sembler absurde, mais combien y-a-t-il de gens qui achètent aujourd'hui un disque de leurs musiciens préférés sans même l'écouter, ou qui vont voir le nouveau film de leur acteur préféré sans même en avoir lu le scénario, ou bien en ne se basant que sur les critiques ? Au fond, le public est prêt à ne financer QUE la notoriété d'un artiste.

On lui inculque dans le crâne aujourd'hui que cette notoriété est directement liée à sa diffusion, mais quand on regarde mieux ce qu'il en est aujourd'hui, on se rend compte que cette diffusion est en fait très largement dépendante des moyens promotionnels mis en oeuvre pour mettre en avant l'artiste, c'est à dire sa notoriété.

C'est le moyen de diffusion qui provoquait de manière naturelle un gonflement artificiel de la demande et le nombre de nouvelles stars produites de toute pièce par des producteurs ou lors de grande opérations promotionnelles (cf Reality TV) sont la preuve qu'à la vérité c'est la notoriété qui est le véritable moteur de la machine économique de l'art. Il suffit de savoir comment rediriger convenablement tout l'appareil promotionnel dans la bonne direction, c'est à dire une direction non exclusivement liée à la diffusion. Voyons par un exemple concret comment ce genre de philosophie peut s'appliquer dans les faits.


7°) Sur la rémunération de la notoriété : un exemple


Partons du postulat que nous avons à faire à un artiste populaire. Ce postulat n'est pas absurde car il y a un grand nombre d'artistes extrêmement populaires et soutenus par des structures financières énormes. Je parlerai plus tard du cas des débutants, mais il me paraît important de tout d'abord montrer la viabilité d'un nouveau modèle économique sur des grandes quantités d'argent, parce que c'est à ce prix qu'un véritable saut peut être mené, dans la mesure où il est nécessaire que les gros acteurs économiques voient dans ces considérations leur avantage. Je vais ici prendre l'exemple d'un producteur mondial de films, que j'appelerai A. Nous supposons que A. est un des acteurs actuels de l'industrie, avec toute l'infrastructure que cela comporte.



Nous sommes dans une nouvelle logique, où A. a décidé de franchir le pas de la nouvelle donne pour la diffusion de l'art, et donc tous les films passés produits par A. sont librement téléchargeables sur internet. Tout à chacun peut ainsi s'il le souhaite télécharger les films produits par A. qu'il désire, sans devoir à A. un centime. Pour l'instant, il est clair que A. a tout à y perdre par rapport au système actuel, mais je poursuis.


Si A. a décidé de totalement abandonner son monopole sur la diffusion de ses productions, on peut pour commencer noter deux choses, dans un ordre croissant d'importance :


* Rien n'empêche A. de produire des versions matérielles et de grande qualité permettant d'offrir au public une expérience cinématographique différenciée. La fabrication et diffusion de tels objets est possible avec tous les moyens actuels, sans aucune modification. S'il désire une expérience accrue (en achetant par exemple le DVD qui brille avec les extras et le making of), le consommateur est tout à fait libre de le faire, et de se rendre du même coup dans les magasins existants spécialisés. Une énorme majorité des gens se rend aujourd'hui à la FNAC non pas PARCE QU'ILS NE PEUVENT PAS TELECHARGER DE L'ART, mais parce qu'ils ont ENVIE D'ALLER EN MAGASIN. C'est une considération fondamentale mais néanmoins importante : la promotion n'a pas besoin de s'accompagner de culpabilisation pour mettre en avant la vente d'objets : il suffit que ces objets AIENT UNE VERITABLE VALEUR, c'est à dire soient non-reproductibles dans leur beauté, dans leur support, etc. L'erreur actuelle consiste à croire que ce qui doit être non reproductible est le contenu de l'oeuvre, le film proprement dit, alors qu'il est évident à tout professionnel sérieux que c'est l'appareil promotionnel l'accompagnant, la beauté du packaging, etc. Si je vais acheter un album en magasin, c'est parce que je trouve le livret magnifique et que ça me fait plaisir, non pas que je ne pourrais pas télécharger un MP3 sur internet. Au fond, rien n'empêche les circuits de distribution actuels de diffuser des produits « à valeur ajoutée », que le quidam ne pourrait obtenir gratuitement que sans cette valeur ajoutée.

* D'autre part et de manière plus importante, il est clair que le moment où les films produits par A. sont à leur maximum de potentiel financier légitime, c'est le moment où ils PARAISSENT. La majorité de la promotion a d'ailleurs à ce moment déjà été faite. Il y a un imprévu notoire ici qui est le succès de l'oeuvre, et avec lequel doivent jouer les différents acteurs. Si on se dégageait de cet imprévu ? Que penser d'un système de financement où A SA SORTIE, le film a DEJA été rentabilisé ? Poursuivons pour voir comment cela pourrait être possible.



Dans la logique de ce raisonnement, il peut être intéressant de constater que les projections en salle rentrent dans le cadre de ces expériences de qualité accrue dont je parlais à l'instant. L'intérêt fondamental de tels endroits reste cette qualité qui leur sont propre. Pourquoi chercher d'autres légitimité à de tels lieux que celle d'être les lieux uniques d'une expérience de qualité ? Quoi qu'il en soit, apportons ici un élément clef :


EN PLUS DU PRIX DE LA SEANCE, AU LIEU DE PAYER POUR LE FILM QU'IL VA VOIR, LE SPECTATEUR PREND UNE ACTION POUR UN FILM A VENIR. Lorsque le film a obtenu suffisamment de budget, il peut être sorti. Ceci permet deux choses importantes :

* Ne plus prendre de risques sur le succès d'un film.

* Refermer la boucle sur le consommateur, puisque ce devient lui qui choisit les films à produire.


A. peut donc lui donner au moment de l'achat de sa séance, de son DVD en magasin, etc, une action sur un film futur de son choix, que l'auditeur choisit parmi une liste de pré-projets. Ceci permet évidemment de faire un parallèle fascinant avec la bourse que je laisse aux spécialistes. L'auditeur peut en effet obtenir un certain intéressement sur les dépassements par rapport au budget minimal du film à produire. Un champ nouveau de spéculation s'ouvre qui devient totalement indépendant de la diffusion des films après parution, par réorientation des moyens massifs de promotion vers l'avenir plutôt que vers le passé.


Notons que A. devient alors le dépositaire de l'argent d'une grande communauté de « mécènes privés » qui lui ont confié le soin de produire le film qu'ils ont choisi. Ce système n'est pas à rapprocher d'une vision communautaire, mais plutôt d'une vision « boursière », les oeuvres d'art devenant à part entière des objets de spéculation. On n'a pas à regretter cette nouvelle possibilité pour la simple raison que de toute façon un tel « art » existe déjà et correspond à la diffusion de masse. Les distributeurs, dans la manœuvre, deviennent les lieux privilégiés d'un tel échange, tandis que les producteurs deviennent, à la mesure de leur ampleur, les dépositaires de sommes plus ou moins grandes d'argent, ce qui signifie directement un gain potentiel énorme par opérations bancaires de type usufruit.

Plus un producteur, ou un label, sera gros, plus il pourra accumuler d'argent avant la sortie des albums, le temps que le public se cotise suffisamment, et ainsi faire jouer durant ce laps de temps tout l'usufruit sur cette somme.



8°) Généralisation


Ainsi, si on considère à présent qu'aux consommateurs est donné le choix de financer, lors de l'achat du support d'une oeuvre déjà parue ou spontanément, une action sur une oeuvre future, l'interaction avec le producteur reprend sa véritable valeur, puisqu'il est clair que si aucun échange n'est fait, il n'y aura tout simplement plus de nouveautés. Mais ce n'est plus culpabiliser le quidam, c'est le faire rentrer directement dans la boucle, et c'est en plus s'affranchir des risques financiers actuels liés à l'imprécision sur l'ampleur des ventes. La spéculation possible sur les oeuvres devient un champ incroyable d'action pour tous les acteurs du monde financier, et plus un producteur, ou un label, sera gros, plus il représentera une masse importante d'argent prévisionnel sur ses futures sorties.


Les petits labels ne sont pas laisés dans l'histoire, puisqu'au contraire, leur public les finance avant même la sortie des nouveaux albums pour la parution de la suite. C'est la reconnaissance, enfin, du véritable travail du producteur qui est la découverte de nouveaux talents. Le consommateur aimant être surpris, il va à l'achat d'un CD (qui, lui, est déjà amorti) financer le label qui l'a produit pour qu'il continue d'exister. On peut évidemment envisager ici certaines aides ou cotisation de la part d'institutions publiques ou privées pour la diversité culturelle, dont les labels, les producteurs, pourraient être autant de bénéficiaires.


Cette généralisation massive de l'idée du mécénat correspond à un retour adapté aux nouvelles donnes modernes de l'art, et se base sur des principes qu'on aurait tort de considérer comme ne serait-ce que nouveaux : l'art s'est basé durant toute l'histoire de l'humanité sur cette idée de mécénat, excepté durant le dernier siècle. On comprend aisément que des acteurs inhérents à un état passé désirent faire de l'immobilisme en prônant le retour à un état, on l'a vu, définitivement et principiellement obsolète, mais je pense qu'il ne faut pas se laisser aveugler par leur discours et qu'il faut chercher une manière de mettre à profit notre envie légitime de défendre l'art, de le développer, de le diffuser AU MAXIMUM, sans avoir de tensions culpabilisatrices entre d'une part lutter contre l'idéal démocratique, et d'autre part spolier les artistes.


J'espère sincèrement que ces quelques considérations venant du monde dit de « l'art libre » (c'est à dire « libre de diffusion ») montreront la crédibilité d'une alternative au système actuel. J'espère que chacun pourra trouver son avantage dans ces quelques idées et qu'elles pourront offrir de nouvelles bases sur lesquelles tâcher de construire une solution où chacun y retrouve son compte sans contre-partie amorale.

J'invite les artistes que cette question et surtout que ces solutions intéressent à se pencher sur d'autres structures de rémunération de l'art que les anciennes, en particulier sur artSILO (www.artsilo.fr), association 1901 pour la promotion de l'art libre. J'espère déclencher ici une réflexion un peu plus poussée qu'un simple « télécharger c'est mal », puisque comme je crois l'avoir montré un tel discours n'est pas en adéquation avec les réalités actuelles, ni même avec l'idéal démocratique de notre pays.


Je vous remercie sincèrement du temps que vous avez pu prendre pour me lire, ce serait le signe que je n'ai pas pris le temps d'écrire tout ceci pour rien.


Artistiquement vôtre,
Binary Mind

Rappel: http://www.binarymind.org/index.php?opt ... 49&lang=fr
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cry-stof
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Messagepar cry-stof » sam. 05 sept. 2009, 13:12

merci d'avoir mis ce texte super long ici
j'avais dejas a peux près cet état d'esprit sur le sujet
je suis content que quelqu'un ait pris le temps de bien le développer
il est vrai que nous devrions nous aussi communiquer là dessus (ce n'est que mon avis personnel)
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Messagepar plazareff » sam. 05 sept. 2009, 14:20

C'est en effet un texte, et un point de vue, intéressants.

Juste une petite remarque, l'auteur semble fréquemment utiliser le terme « diffusion » là où il faut en fait parler de « distribution ». En effet, il ne faut pas confondre le commerce de copies — que ce soit des CD, des DVD, des cartes postales ou des reproductions miniature de la Vénus de Milo — qui est donc la distribution d'objets physiques donnant accès à un contenu culturel et, à ce titre, relève de la reproduction dans le cadre de la propriété intellectuelle, avec la diffusion qui, dans le contexte particulier qui nous intéresse, relève de l'exécution publique — radio, télé, lieu public, etc.

Cette distinction est je crois particulièrement importante, parce que selon que l'on considère que l'échange de fichiers entre internautes relève de la reproduction (point de vue des majors et des pouvoirs publics), ou de l'exécution publique (point de vue de J. Attali entre autres, et que je partage personnellement), le cadre juridique et les solutions possibles ne sont pas nécessairement identiques.

Pirathe
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Messagepar Pirathe » sam. 05 sept. 2009, 16:07

Bonjour,

J'ai commencé à lire cet article intéressant - pas terminé encore mais je m'y attelle.

Je profite de ce sujet pour souligner une méthode de rémunération des artistes alternative mise en place très récemment, à l'initiative d'acteurs du libre tel que VeniVidiLibri, Framasoft, InLibroVeritas, et d'autres : la Société d'Acceptation et de Répartition des Dons (SARD).

Edit : quelques infos, ainsi que le communiqué de presse
Dernière édition par Pirathe le sam. 05 sept. 2009, 16:08, édité 1 fois.

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cry-stof
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Messagepar cry-stof » sam. 12 sept. 2009, 10:47

MPoppins a écrit :En plus c'est un texte de BinaryMind dont on a des musiques dans la radio et dont on a aussi piraté plein de photos pour illustrer le site.
Peut-être qu'on pourrait le contacter pour une contribution dans le wiki quand il sera opérationnel non?

vu ce qu'il à écrit je suis pour en effet
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Messagepar jbigwood2 » sam. 26 sept. 2009, 23:02

bonjour,

Trois mots à dire dont deux ne concernent pas du tout ce post :

1- ayant été absent du forum pendant un certain temps pour des raisons de "travail" intense je suis heureux de retrouver l'équipe que je soutiens toujours moralement faute de pouvoir opter pour la nationalité française.

2- un grand BRAVO et tous mes encouragements aussi pour la constitution d'un parti pirate représentatif et qui en plus a obtenu des voix. Ce fut vraiment une très heureuse surprise et je partage de tout coeur votre enthousiasme.

3- Maintenant et au sujet du texte ci-dessus :

Il devrait être largement diffusé, publié, porté à la connaissance du public. Que dis-je d'un très large public car il et tout d'abord bien écrit, facile à comprendre que son thème est à la portée de tout un chacun et finalement devrait être proposé en plus dans une conférence universitaire sur les nouveaux modèles économiques.

Que l'auteur n'y voie dans mes propos aucune complaisance. A mon age et portant des lunettes il n'est difficile dorénavant de m'attacher à un texte qui ne me passionne pas or, ici, je l'ai lu d'un bout à l'autre sans en perdre une phrase, un mot de son fil conducteur.

Félicitations à celui qui a rédigé cela.

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Raphaël Florès
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Messagepar Raphaël Florès » dim. 22 nov. 2009, 01:03

Par diffusion il entend deux concepts: production (oeuvres reproductibles ou non), mise à disposition (oeuvre disponibles ou non). C'est dans cette seconde idée qu'il place la distribution, je crois.

C'est un très bon texte, et l'actionnariat des consommateurs est une très bonne idée je trouve, et il faudrait mettre ça en parallèle à un autre type de financement. En fait, on a un mécénat qui peut se coupler à une licence globale: la première permettant de favoriser les choix du public, la seconde d'assurer une base de financement aux artistes en marge.

Edit: ce texte montre bien que les majors n'ont pas encore compris cette notion pourtant pleinement libérale.

Il y a une cohorte de gens qui arrivent et on ne sait pas trop ce qui va se passer».
Dernière édition par Raphaël Florès le dim. 22 nov. 2009, 16:44, édité 1 fois.
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