Que les votes via lfb restent impossible pour un scrutin secret, c'est au moins enfoncer une porte (grande) ouverte. Il est possible d'apporter un secret de façade mais cela signifie externaliser la plate forme ce qui mène directement à une autre problématique que le Parti Pirate tente de mettre en évidence.
Fondamentalement, tout tiens à la notion de secret. Sans secret, beaucoup de formes de vote sont possibles. Maxime met en évidence un très bon point : Comment déterminer quel vote doit être secret ? Sur la base de quels critères ? Par exemple, je pense que le scrutin sur amendement statut de refonte de fonctionnement aurait obligation d'être non secret afin d'affirmer clairement la volonté des adhérents. Verser dans la crainte de "subir des pressions" est au moins un manque de lucidité sur notre condition. (à priori) ici, personne ne sait ce que sait de risquer sa vie pour une opinion. Il est donc trop facile de se retrancher vers cette notion afin de justifier ce que l'on souhaite. D'autant que parmi ceux qui réclament le secret, certains ont émis l'idée que le secret n'était peut-être pas obligatoire (avec quelques nuances cependant).
Ainsi seule l'appréciation des électeurs devraient être pris en compte, soit de façon permanente avant chaque vote, soit de façon automatique en déterminant quelle cible de vote doit être réalisée par un scrutin secret. Choix sur lequel certains autres pourraient opposer exactement les même arguments de pression, contraintes, etc. donc, il faudrait faire un choix du choix du choix ... Cela n'a pas de sens.
Par contre, à l'opposé du vote se tient la fonction du pouvoir. Car, en réalité, nous votons une délégation de pouvoir à un groupe de personne
OU nous ne votons pas ce qui a comme effet de donner
tacitement une délégation de pouvoir à un groupe de personne qui, à son tour, votera une délégation de pouvoir à un groupe de personne. Cette dernière notion est primordiale. Théoriquement, il serait souhaitable que l'ensemble du corps électoral puisse s'exprimer sur une question comme la refonte du fonctionnement de notre groupe. Lors de la prochaine Assemblée Générale, nous obtiendrons un quorum suffisant pour nous exprimer mais cela ne reflétera pas l'avis complet du groupe. Au mieux une majorité (
la dictature de la minorité bruyante) s'exprimant sur une question oui ou non (ou pour ou contre) En plus, le choix est de fait biaisé car il ne permet pas d'apporter une nuance à l'expression ou de proposer une nuance à la cible du vote. Certains, comme moi, choisissent de manifester cette impossibilité (ou cette obligation) par un vote blanc ou une abstention qui, dans nos institutions nationales, n'est pas pris en compte. (plus "divers" problèmes liés à la représentativité)
Comprenant (consciemment ou non) donc les limites de ce système face au pouvoir, beaucoup tentent de réfléchir à diverses combinaisons de répartitions de pouvoirs afin de pallier aux limites de l'expression collective. C'est un effort louable mais, sur la durée, vain car chaque système trouvera tôt ou tard sa limite car son fondement (le vote face au pouvoir) est lui même faillible. Grosso modo, cela revient à sécuriser la partie logicielle d'un ordinateur tout en laissant la partie matérielle librement accessible, ou fermer sa voiture à clé puis laisser la clé sur le toit ... Il suffit d'attendre que quelqu'un s'en rende compte et y prenne avantage.
Concrètement, nous allons prochainement nous prononcer sur une organisation qui, en plus de ne pas être totalement lié à un besoin exprimé, pourra être remise en cause à l'assemblée générale suivante (à mois que l'instance en charge d'un pouvoir suffisant puisse s'opposer à ces nouveaux amendements mais là nous aurions une guerre civile ...). Le problème n'est pas de savoir si les amendements sont bons ou pas ou même s'ils ont/auront/ont eu les effets escomptés ou pas, le problème est que nous allons nous exprimer une seule fois pendant une année pour mettre en place un système définissant une certaine répartition des pouvoirs, et ensuite désigner des représentants
dans l'espoir que ceux ci satisfassent à nos attentes. Nous sommes donc dans une aristo-oligarchie que nous avons nous même choisi d'installer, d'entretenir et quand nous souhaiterons en changer, nous remettons exactement le même système en place.
Nous ne faisons donc aucune évolution majeure car nous opposons toujours vote (les électeurs) à pouvoir(les élus) selon une durée (le mandat) Je ne réfutes pas la (faible) probabilité qu'un nombre suffisant d'individus soient au même moment touchés par la même grâce et se retrouvent au pouvoir, mais dans le même temps, afin de limiter le cas général des autres nuisibles (ou perçus comme tel), nous serions aussi partant pour poser une limite de réélection nous privant du même coup de ces si bons individus .
Voici un mouton à plus de cinq pattes qui ne trouvera pas vraiment de solution ...
La solution en vogue serait d'ajouter une bonne dose de LFB en le nommant "démocratie liquide", ou l'inverse
(attention redite d'un autre message)J'ai la grosse impression que quand je lit "démocratie liquide", l'auteur pense "démocratie directe", ce qui est différent. La première implique un mécanisme de délégation/révocation de voix, la seconde implique que
tout le monde participe aux décisions.
Pour le premier, un vrai système doit être étudié, la seconde ne nécessite dans l'absolu qu'un post-sondage dans le forum. Ce qui revient à un referendum permanent mais ne limite pas l'effet abstentionniste. Maintenant, je ne suis pas d'accord sur le fait de promouvoir LFB, ou un autre logiciel, car le logiciel choisi doit nécessairement répondre à un besoin exprimé (en tant qu'outil), or actuellement cette expression n'est pas concrète. C'est ce que je propose en préalable de toutes décisions sur la mise en œuvre d'un système liquide.
Un système liquide n'est donc pas :
- une sorte de plateforme de sondage
- un moyen de discuter et/ou de débattre (n'est pas fait pour cela)
- une façon de voter quelque chose puis de le revoter en AG (que fait-on en cas de différence ?)
- un expression directe permanente (même limite qu'un referendum)
- une forme d'organisation
de plus, considérant nos disparités géographiques, le vote
électronique numérique n'est pas un pré-requis à un système liquide. Ce qui l'est a été exposé ici
projets/vers-nouveau-modele-societe-t8657.html que je cite pour résumer
1 - Chaque citoyen est libre et égale aux autres sans aucune distinction
2 - Chaque citoyen peut :
- Exprimer une voix sur une question précise. L'expression de cette voie peut être secrète
- Déléguer sa voix à un autre citoyen pour une question précise ou une thématique précise
- Recevoir des voix des autres citoyens
- Exprimer toutes les voix qu'il a reçues pour une question précise ou une thématique précise
- Déléguer toutes les voix qu'il a reçues pour une question précise ou une thématique précise
- Reprendre toutes les délégations et les transférer à une ou plusieurs autres personnes
3 - Une délégation de voix est remise publiquement
4 - L'expression des voix par délégation est publique
5 - Un citoyen doit avoir au moins le double de voix que chaque citoyen lui ayant délégué sa voix pour acquérir le titre de représentant
6 - Le représentant ayant le plus de voix représente l'ensemble
7- Chaque citoyen peut proposer un projet aux autres citoyens
8- Chaque citoyen peut amender un projet d'un autre citoyen
Le vote
électronique numérique est possible à partir du moment où le secret n'est plus obligatoire, ce que j'estime normal sur une délégation et possible pour ceux qui le souhaitent par expression directe. Pour ceux qui souhaitent rester dans le secret, des bureaux de votes décentralisés sont toujours possibles (et fortement encouragé)
Un système liquide c'est un processus de prise de décisions collective et à ce titre, il peut s'appliquer à toutes structures, à divers degrés. Dans les messages suivants, il a été expliqué très brièvement dans dans les très grosses lignes comment l'introduire dans les 2 refontes proposées (
ici et
là) et le
fonctionnement actuel(et à nouveau) Je cite Pers ici
projets/vers-nouveau-modele-societe-t8657-15.html#p78402Lorsque crl et moi avons assisté à la conférence qui a introduit cette notion de "démocratie liquide" en janvier 2008 à Berlin, j'avais été frappé par une phrase du conférencier : "it's not meant to be a disruptive replacement, but rather a superset". En d'autres termes, la mise en place d'un processus décisionnel par voie "liquide" peut tout à fait co-exister avec les systèmes actuels (référendaire ou délégatif), s'y ajouter et se mettre en place de façon progressive : c'est _pensé_ dans cette optique.
Il est dit liquide car il peut s'appliquer à divers endroits, avec une vitesse variable, par divers modes ... comme un liquide. Nous pourrions faire un parallèle avec cet état de la matière qui au contraire du solide (difficilement compressible, assez immuable et fragile suivant sa nature) ou du gazeux (faiblement structuré, quasi-indépendant, assez chaotique) est facilement déformable et donc adaptable.
Le problème n'est pas ce qui en résultera, n'est pas non plus le "comment" il fonctionnera, mais la volonté et l'acceptation de l'utiliser en tant que système de prise de décisions collectives.
PS/ Je remarque que, encore une fois le contenu est assez long, dérive en partie du sujet mais s'il avait été plus court, il aurait été trop flou et plus long, non lu. Ceci dit je pense que c'est dans cette voie que nous devrions nous orienter ce qui apportera une solution au problème que met en évidence ce sujet, à savoir les amendements, leurs rédactions, leurs présentations et leur approbation.
N'avions-nous pas trop pris l'habitude de nous contenter de connaissances incomplètes et d'idées insuffisamment lucides ? Notre système de gouvernement se fondait sur la participation des masses. Or, ce peuple auquel on remettait ainsi ses propres destinées et qui n'était pas incapable de choisir les voies droites, qu'avons-nous fait pour lui fournir ce minimum de renseignements nets et sûrs, sans lesquels aucune conduite rationnelle n'est possible ? Rien en vérité. Telle fut la grande faiblesse de notre système, prétendument démocratique, tel fut le pire crime de nos prétendus démocrates.