CaptainKiller a écrit :J'ai pas la force de troller, mais c'est justement en le considérant comme un parti normal que le fn est devenu si fort. À l'époque où il était honni et exclu des plateaux de télévision, il faisait 2%. Aujourd'hui c'est un parti normal, donc on discute de leurs idées, on les considère comme des gens respectables à qui on peut accorder le crédit de leurs opinions. C'est une grossière erreur. Quelles que soient les idées qu'ils puissent avoir en commun avec nous, ce parti restera le parti de la haine de l'autre, cristalliseur de tous les bas instincts humains qui sont à la base de toutes les horreurs.
Ce n'est pas un parti comme les autres et ça ne le sera jamais. Tout comme le national socialisme n'était pas un mouvement politique comme les autres et le NSDAP n'était pas un parti comme les autres. Peut-être avait-il des bonnes idées sur la façon de résoudre certains problèmes, en aucun cas il ne fallait le considérer comme un parti comme les autres.
Dernière chose :
Gordontesos a écrit :on considère que les citoyens sont assez intelligents pour décider pour qui voter.
lol. Non mais sérieux, méga lol…
Je vois les choses différemment. Il me semble que le FN est devenu fort parce que d'une part, il critique l'ensemble des partis traditionnels qui ont perdus toute crédibilité aux yeux d'un nombre grandissant d'électeurs, et que d'autre part, parce que personne ne prenant la peine de répondre à leurs discours, de nombreuses personnes s'imaginent que leurs solutions sont crédibles. C'est un parti qui monte grâce à son aura de victime autoproclamée, une aura entretenue par ceux qui veulent le faire taire plutôt que de démonter leurs propos.
Les médias ont ouvert la boite de Pandore en invitant le trublion Jean-Marie, tribun hors paire. Et plus il disait d'âneries, plus on s'enfermait dans la spirale qu'il avait décidé de créer : des phrases provocantes bien infâme, auquel on ne peut répondre que par le procès. Résultat, les gens s'imaginent qu'on veut le faire taire. Donc que ses propos dérangent. Donc, si ces propos dérangent, c'est qu'ils sont vrais. Du coup, il progresse - à partir de là, si les médias le boycottent, ils confirment cette idée que ses propos dérangent, ils sont donc obligés de lui donner la parole encore et encore.
Le seul moyen de briser cette spirale, c'est de déboulonner leur discours d'une part, (ce qui, aujourd'hui, réclame une grande dose de pédagogie et de sang froid) Mais il s'agit surtout d'offrir une réelle alternative d'autre part, pour tous ceux (et ils sont nombreux) qui expriment un vote purement contestataire à travers le vote FN.
Pour preuve, quand Sarkozy se revendique de la rupture, il essaie évidemment d'incarner cette alternative. Et effectivement, il a pu, le temps d'une élection, siphonner les voies "contestataires" du FN. Maintenant il est juste l'auteur d'une nouvelle déception/frustration qui a hélas ancré plus durablement la contestation au Front.
Bref, je ne peux que conseiller à ceux que ça intéresse de lire, d'une part, "la psychologie de masse du fascisme" de Wilhelm Reich, et puis de regarder (dispo. sur youtube en 4 parties) le documentaire "chasseur de skins" qui évoque aussi un peu la manière dont l'extrême droite s'est implantée en France, côté "envers du décor".