Messagepar pers » dim. 03 juin 2012, 12:59
C'est bien pour cela qu'il ne faut JAMAIS dire que le Parti Pirate n'est "ni de droite ni de gauche". Je vois que beaucoup de membres ont repris avec enthousiasme la formule "ni à droite ni à gauche, mais Devant !" ; personnellement je ne l'ai jamais utilisée et elle me pose pas mal de problèmes.
Le Parti Pirate est un mouvement créé par de simples citoyens tout autour du monde, qui n'éprouvent pas le besoin de se coller des étiquettes a priori. Nous voyons juste des choses inacceptables d'un point de vue démocratique, et nous avons formé ce mouvement pour nous réapproprier la vie politique et contribuer à améliorer la société, dans l'intérêt de tous et de toutes. Alors oui, certaines de nos propositions peuvent être associées à la gauche et cela ne nous pose aucun problème, d'autres de nos propositions peuvent être perçues comme "de droite" et cela ne nous dérange pas non plus. Le plus drôle est que pour une même proposition, parfois, suivant la personne à qui vous demanderez on passera _à la fois_ pour de dangereux gauchistes ou pour des droiteux infréquentables : ce qui montre bien combien la distinction est sujette à interprétation.
Parmi nos contributeurs, certains viennent nous rejoindre en nous disant "je suis de gauche et je me reconnais dans vos idées", d'autre nous disent "je me sens de droite et votre programme m'intéresse", tous sont les bienvenus et très souvent, après quelques années passées à travailler ensemble, les certitudes qu'ils croyaient avoir autrefois s'avèrent remises en question aujourd'hui. Mais quoi qu'il en soit, nous estimons que ce n'est pas à nous qu'il appartient de ranger les gens dans des cases, y compris nous-mêmes. Nous tâchons d'élaborer un projet global de société, ambitieux mais réaliste, sans jamais revoir nos espoirs à la baisse ou nous compromettre dans des mégotages partisans.
Les droits de l'homme sont-ils de gauche ? Liberté, Égalité, Fraternité, est-ce un slogan de droite ? Bien sûr que non : notre idéal n'appartient à personne, ni à nous ni à je ne sais quel "camp". Si un parti nous semble compromettre ces valeurs fondamentales, soit par son discours (FN par exemple) ou -- plus grave -- par ses actes (exemple : une certaine branche de l'UMP au pouvoir dernièrement), alors nous serons en opposition claire et sans ambigüité contre ce parti, quelle que soit sa "couleur". Si un parti, ou plus exactement une _personne_ au sein d'un parti, nous semble porter des valeurs saines, alors cette personne nous sera sympathique, d'où quelle vienne (pensons par exemple au combat de Christophe Grébert, membre du Modem à Puteaux).
Alors oui, le "ni droite ni gauche : devant" est un slogan séduisant... Mais il est aussi tragiquement faux. La droite et la gauche _existent_, ont des différences _réelles_ et nous ne devons pas chercher à les ignorer (sans quoi on tombe effectivement, dans une espèce de degré zéro de la politique comme certains reptiles du FN l'ont montré). Nous savons que la gauche et la droite existent, nous y attachons de l'importance et nous n'avons peur ni de l'une ni de l'autre ; nous refusons simplement d'entrer dans le jeu simpliste de l'échiquier médiatique, qui oublie notamment systématiquement de dire de QUELLE gauche et de QUELLE droite il est question.
La liberté, c'est l’esclavage.
La guerre, c'est la paix.
L'ignorance, c'est la force.
La démocratie, c'est l'Amendement 13.