Que veut dire "Réforme" ?

[jotak]

Je ne conmprends pas le sens du sondage. Pas de réforme du tout vaut mieux que de mauvaises réformes. Ca n'a pas vraiment de sens de dire qu'on souhaite des réformes, si on ne précise pas lesquelles.

[pers]

Bonjour,
sans vouloir vous blesser, ce sondage me semble assez peu judicieusement formulé. (Et en particulier, il ne permet pas de répondre à la question que vous avez posée en titre du topic.)

Peut-être pourriez-vous, par exemple, décomposer les points qui vous causent du souci en plusieurs petites questions précises et concrètes que nous pouvons ensuite discuter tous ensemble une par une ?

[cry-stof]

j'ai cocher "Je voudrais bien répondre autre chose !" parce que comme pas mal de Français je suis pour de réformes
le problème c'est quel réforme
parce que je ne suis pas pour n'importe quel réforme juste pour le plaisir de réformer
un peux comme si on demandais au gens êtes vous pour ou contre le nucléaire
on risque de répondre contre
mais le problème est tellement plus complexe que ça et la question tellement simpliste que ça fausse le sondage

[pers]

Le problème est que le mot "réforme" a été très largement détourné au service d'une certaine idéologie : par exemple en matière de droit du travail. Un gouvernement qui tente de faire disparaître certains acquis sociaux (limitation du temps de travail, droit à la retraite ou à certaines protections sociales,...) présente systématiquement cela comme des "réformes dont la France a besoin", comme une "modernisation indispensable et courageuse", etc. À l'inverse, les gens qui s'y opposent (opposition parlementaire, syndicats) sont présentés comme des conservateurs, arriérés anti-réforme, irréalistes, réactionnaires etc. ----> Alors que c'est exactement le contraire qui est vrai : en faisant privilégier les intérêts de la classe dominante sur ceux des travailleurs plus ou moins exploités, c'est en fait les partisans de la soi-disant "réforme" qui œuvrent pour un retour aux valeurs inégalitaires de la contre-Révolution, de la Restauration et du capitalisme façon XIXe siècle.

Personne ne peut dire sérieusement qu'il est "contre la modernité" ou "contre la réforme" ou "contre le courage". Ce qui revient à dire que ces termes encouragent une uniformisation idéologique, un consensus obligatoire, un désamorçage du débat d'idée.

Donc, non, le terme "réforme" n'est pas un terme que je souhaiterais brandir comme ça, sans définitions claires et franches. Le Parti Pirate _souhaite_ des réformes majeures, par exemple sur le plan institutionnel (mode de désignation et contrôle des parlementaires et de l'exécutif par les citoyens), culturel (réforme du droit d'auteur et de l'encadrement/protection des auteurs et artistes), judiciaire (garantir l'indépendance de la justice), industriel (révision complète du système de brevets, en particulier sur l'immatériel) et ainsi de suite. Mais dire "la France nécessite des réformes profondes", c'est tomber directement dans une rhétorique politicienne à deux sous.

[pers]

Ce n'est pas une question de "politiquement correct" (tiens, en voilà une autre expression idéologiquement plombée !). C'est simplement que pour réfléchir clairement il vaut mieux commencer par être tous conscients des sous-entendus qu'il peut y avoir derrière les mots qu'on emploie.

Mais pour répondre à votre question : Non, je ne pense pas qu'il soit "possible de s'interroger sur ce sujet" sans devoir débarquer avec, pas forcément une liste de mesures mais au moins une orientation générale.

C'est un peu comme si vous aviez posé la question suivante : faut-il écrire des livres ? (et après on fait un sondage : "oui, il faut écrire des livres" ou "non, il en existe assez comme ça"). L'important n'est pas d'écrire des livres ou pas, mais lesquels et pour qui et pour dire quoi dedans et se demander, éventuellement, s'ils seront lus par des gens et ce que les gens en penseront.

[kabizbak]

Curieuse réponse que l'on vous fait mr l'animal noir et blanc ! "Faut-il écrire des livres ?" me semble être une question tout à fait digne d'intérêt. Il y a de quoi en perdre son latin, franchement.

[kabizbak]

Jusqu'à ce que l'on contaste que les autres n'ont pas la même opinion que nous. Et là ça peut facher sévère.

Ne se fâche sévèrement que le puissant. Les autres n'ont pas autorité pour le faire. Ils font du bruit, ce n'est pas la même chose.

Mais il n'est plus possible de revenir sur la belle déclaration initiale.
Alors que faire devant ce piège démocratique que l'on a ouvert soi-même ?

La même fausseté qui conduit à se présenter en démocrate alors qu'on ne l'est pas, conduit tout autant à agir en démocrate alors qu'on ne l'est pas. C'est ce principe qui me rend personnellement confiant quant à l'avenir de notre république.

Une des solutions est peut-être de faire un procès à la question, plutôt qu'aux idées exprimées.
C'est plus facile de faire des sous-entendus sur un sens que l'on prête à une question, que de convaincre de la jutesse de sa position.
On arrive à un système où l'on n'ose plus parler, ni même ensuite poser de question.

Ce qui finira par nous interpeller et nous faire réfléchir, indépendamment les uns des autres. Car en définitive, tout part, et repart, toujours de là : de soi.

Les réveils sont parfois douloureux, quand ceux qui se taisent, à contre coeur, finissent par voter

Ne tient pas debout, ceci. Les réveils douloureux ne le sont que si ce qui les précède l'est aussi, les nuits difficiles et les pertes. La morale tente de se faire moral ? A quoi bon ? La croissance économique appliquée à la souffrance, tordre le sens comme on essore une serpillière, et se nourrir de son jus, qu'importe ? La fausseté elle même se sait avoir besoin de ne pas le perdre de vue, et n'a pas d'autre choix que de le suivre en prétendant le contraire, menée par le bout de son faux nez.

Le sujet des réformes est un sujet qui fache je crois !
Nous n'en avons pas besoin

Dans le fond, ou dans la forme ?