Avant de me répondre que je ne comprends pas parce que je suis un homme, je tiens à souligner que selon notre société,
je suis une femme Ce qui se confirme depuis que mon dernier va à l'école : C'est moi qui l'emmène le matin et par le chercher le soir, prépare le gouter etc. D'ailleurs, pour l'anecdote, hier soir j'ai préparé le repas alors que ma compagne était au sport
Bref, même étant "socialement" un homme, je suis aussi "socialement" une femme !
Pour remettre dans son contexte, je me permet de me reciter ce qui évitera d'avoir l'impression de me répéter.
Moi a écrit :En cette journée de la femme, j'ai dressé le constat suivant : Je suis une femme !! Ceux qui m'ont rencontré seront tenté de penser que je suis loin d'être "féminisé" pourtant, en fonction des critères de notre société, je ne peux que constater que je suis une femme. Aujourd'hui, j'ai changé la couche de mon fils avant de le déposer chez la nourrice, fait la vaisselle, passé l'aspirateur, rapporté le pain, préparé le repas du soir tandis que ma compagne est parti travailler tout en faisant un crochet par une enseigne de bricolage ... pourtant moi aussi je travaille et chacun des deux portent une culotte, à vrai dire string/caleçon !
J'imagine déjà les regards dubitatifs à la lecture de ces quelques lignes pourtant le problème n'est pas tant les hommes qui continuent d'imposer leur domination phallique sur le monde mais la société elle même qui est conditionnée suivant un schéma simple à comprendre : les hommes font ceci, les femmes font cela. Tout le reste s'organise autour de ce concept et c'est bien à cela qu'il faut s'attaquer avant de prendre tout un tas de mesures coercitives sensées apporter plus d'égalité. Égalité de quoi d'ailleurs ? "Je suis pour l'égalité des sexes, je prendrai d’ailleurs moi même les mesure"
selon la légende. La nature n'est pas égalitaire, fondamentalement. La nature s'adapte en fonction de ses capacités pour un objectif donné. Il y a des capacités innées et d'autres acquises mais dans l'absolu, il y a des choses que nous ne maitrisons pas et que nous ne maitriserons jamais. Demander l'égalité (à tout prix) induit un alignement par le bas. Ainsi, si féminisme demande égalitarisme, je pense qu'il devrait considérer les notions d'autonomie et d'indépendance.
Pour ma part, je ne suis pas féministe. Ce n'est pas dans ma culture. Chez moi, chacun fait ce qu'il maitrise le mieux dans l'idée de contribuer activement à la communauté. Ainsi étant jeune, j'ai autant appris la cuisine que la maçonnerie non pas par influence de la société mais parce que ce sont des compétences utiles à acquérir. Il n'y a pas d’activités réservées aux hommes et d'autres aux femmes. Il y a des choses à faire et chacun se mets à la tâche suivant sa compétence, son emploi du temps, ses affinités, ... Les activités de ma matinée n'ont pas été distribuées selon le schéma (classique) homme/femme mais suivant divers critères dont notamment le soucis d’efficacité : tout doit être fait et donc tout le monde s'y mets.
Certains me diront que cela relève d'une logique cruelle pourtant je soutiens que ce n'est pas le cas dans la plupart des foyers. Toutefois, je ne pense qu'il soit possible de tirer des généralités dans la mesure où ce schéma homme/femme de la société est ancré dans les plus petites évènements de notre vie quotidienne, les plus petites pensées. Je comprends ceux qui pensent que l'évènement twitter est un épiphénomène, et selon ma conception, je ne comprends pas pourquoi lui donner autant d'importance mais je vais y revenir. Cependant, dans cette perspective "féministe" il est obligatoire d'intervenir et de souligner le sexisme à chaque fois qu'il est détecté. Voici un exemple entendu cette semaine : Une mère à son fils : "Arrête de couiner comme une femmelette". Cette remarque pourrait être anodine et est profondément ancré dans notre éducation. L'homme ne pleure pas sinon c'est une femme. Ainsi, l'homme se doit d'être fort et la femme peut se permettre de ne pas l'être, voire cela pourrait être normale de pleurer pour une femme ... D'emblée, elle vient de placer une hiérarchie entre l'homme et la femme et encore pire, l'homme n'est pas une femme mais une femmelette (et pas hommelette
) donc encore en dessous de la femme. Remarque en passant : Dans un couple marié, l'homme a une femme, la femme un mari ...
moi a écrit : je n'ai pas dit que cela est simple j'ai dit que le schéma est simple à comprendre, et donc simple à appliquer et à transmettre. Tout comme je n'ai pas parlé d'égalité "tel que revendiqué par le féminisme" mais d'égalité entre deux personnes, de même sexe ou non, d'un point de vue naturel. Toute considération autre de l'égalité implique fatalement une réflexion contestable. Je m'attache à montrer que l'égalité en soi ne signifie rien, et est accessoirement un concept très humain et sûrement postcurseur à la domination. L'égalité serait la "relation entre deux choses ne présentant aucune différence de grandeur, ni de qualité". Cela peut être vrai en théorie mais en pratique (comprendre dans la nature) pas vraiment. Ainsi, l'égalité dans un groupe de personnes s'obtient un créant un palier que tous puissent atteindre et s'y maintenir. Fatalement, il y a nivellement par le bas. Si d'emblée, nous acceptons que nous sommes inégaux mais comprenons que nous pouvons être complémentaires, nous nous plaçons dans une logique d'optimisation de potentiel. Toutefois, encore faut-il avoir le loisir de découvrir son potentiel, c'est-à-dire avoir eu l'occasion de découvrir une activité. Comme tu le dis, "on enseigne des choses différentes aux hommes et aux femmes", c'est déjà un problème. On devrait avoir la possibilité de découvrir les mêmes choses et de poursuivre plus avant dans ce que nous estimons être compétent et donc optimiser un potentiel sans préjugé que ceci ou cela serait plus pour l'homme ou la femme. L'inégalité étant naturel, nous créons la complémentarité sans préjugé dans l'idée de contribuer activement à la communauté, à prendre au sens premier "une interaction d'organismes vivants partageant un environnement commun". Nous vivons tous dans des communautés. La base du sexisme est d'accepter l'idée que des activités sont l'apanage de l'homme ou de la femme. Même des féministes considèrent en 2013 que seule une femme peut s'occuper convenablement d'un enfant en bas âge ...
Bien que je sois d'accord sur les causes et les symptômes, j'ai l'impression que du point de vue public, traiter les symptômes est le seul objectif. Créer des lois de "protection de la femme" théorise de fait l'inégalité homme/femme et la loi du coté de la femme ne sert que de contre-poids. Notre société considère l'agression sexuelle (par exemple), il n'y pas besoin de légiférer l'exception féminine car cela montre que les premières lois étaient soit inefficaces, inadaptées, inappliquées et/ou inapplicables. Une agression sexuelle sur une femme ou un homme doit être traitée avec la même célérité que la victime soit homme ou femme. Je tente de montrer que ces lois, si louables soient elles, ne serviront pas dans le long terme si la base de notre société n'est pas modifié durablement, d'où le concept de complémentarité opposé à l'égalité. A mon avis, l'action durable certes peu médiatisable et d'un soucis quotidien est d'acquérir cette indépendance et autonomie.
Bien sûr, j'irai manifester pour tel ou tel droit pour les femmes mais je ne manquerai jamais une occasion de montrer à une femme une activité jugée masculine, même si on me dit que je suis goujat de laisser ma compagne changer une roue à une voiture car attendre qu'un homme vienne "voler" à son secours, c'est renforcer la domination de l'un sur l'autre.
Clairement, le sujet de la discorde réside dans la légalisation de la prostitution.
=> D'un coté, nous avons ceux qui sont favorable à une légalisation c'est-à-dire qu'une prestation sexuelle en échange d'une certaine somme est légale, avec toutes ses conséquences (notion neutre). Nous obtenons donc un contrat passé entre deux personnes libres mais, comme le souligne dante, sommes nous sûr que le fond du contrat ne soit pas la seule alternative pour l'une ou l'autre des parties ? Si pour la personne à l'origine de l'offre, la nécessité du contrat tiens à une notion de survie (assurer des besoins vitaux comme manger à sa faim, autrement dit gagner sa croute), ce contrat est-il librement consenti ? Comme le souligne Yanndutch, si pour la personne à l'origine de la demande, la nécessité du contrat tiens au fait qu'il ne peut pas accéder, quelque soit la raison, à une certaine forme de plénitude sexuelle, ce contrat est-il librement consenti ?
Quelque part, j'ai beaucoup de mal avec cette approche économique de la chose qui, en substance, indique que le marché de l'offre et de la demande s'équilibre idéalement lorsqu'il vit sans entrave, étant admis le fait que la pénalisation est une entrave. Le contrat n'est que le résultat tangible de la convergence des intérêts des parties contractantes, ses termes la valeur d'ajustement fonction du degrés de prédominance d'une partie sur l'autre. Par exemple, nous pouvons établir la relation suivante : Vie quotidienne difficile avec de fortes inégalités sociales, augmentation de la prostitution comme source de revenu si la population de consommateurs est limitée, le montant de la rétribution de l'acte chute. Humainement, on n'accorde que peu d'importance à ce que nous pouvons nous procurer facilement donc la condition des personnes se prostituant chute.
=> De l'autre coté, nous avons ceux qui sont favorable à une pénalisation (l'abolition même directement à cela quoiqu'on en dise, sinon c'est une belle parole) c'est-à-dire qu'une prestation sexuelle en échange d'une certaine somme est illégale, avec toutes ses conséquences (notion neutre). Je pense qu'il y a un abus de langage en y associant le terme "gratuit" qui est à la base un
concept purement économique. Gratuit, dans le sens exposé dans cette discussion, signifierai "sans contrepartie" pourtant, sommes nous sûr que toute relation sexuelle se fasse sans contrepartie ? Si dans une relation parfaitement stable et équilibrée, une relation sexuelle se fait sans contrepartie cela signifie que l'acte est bilatéralement altruiste (la plénitude de l'autre) mais même dans ce cas, il y a contrepartie : Un bon nombre de sexologue nous expliqueront l'impact de l'acte dans l'équilibre de la relation. A vrai dire, je me demande quel est le degrés d'influence de la société dans notre consentement à participer à l'acte. Par exemple, j'ai été amené à être éloigné de ma famille pendant plusieurs mois dans un environnement très masculin et dans un pays étranger. La vie, enfin la non-vie, sexuelle fut une préoccupation significative à tous moments de cette mission et même avant. A tel point, qu'il était admis que l'éloignement créera une besoin incontrôlable et qu'à priori, cela serait une souffrance de tous les jours. En fait, il n'en fut rien. J'ai essayé d'être très critique de cette expérience et j'ai pu discuté librement avec certaines personnes pour constater que le principal facteur de stress était bien la mission elle même et que, finalement, ces hormones mâles si décriées n'étaient pas responsable d'un comportement plus ou moins anormal ou immoral. En réalité, un acte sexuel (tarifé ou non) comme une partie de foot avaient le même pouvoir déstressant. Finalement, quelle est l'influence de la société sur l'homme éloigné trop longtemps d'un femme. Physiologiquement, c'est irrationnel : La nature fait qu'il n'y a pas de trop plein à libérer. Socialement, c'est une autre histoire. Si le réconfort même passager est recherché, il est possible d'en trouver entre hommes (ou entre femmes d'ailleurs) mais cela est perçu comme une anormalité sociale car limite homosexuelle. Non ? Qui à la lecture de "
il est possible d'en trouver [du réconfort ]entre hommes" n'a pas immédiatement et même très brièvement pensé savonnette dans la douche ? Un grand réconfort peut se trouver dans une simple discussion sur un sujet lambda. Au delà de l'esprit de la procréation, la relation sexuelle ne serait-elle pas simplement un rite social visant à partager avec un ou plusieurs individus une expérience significative selon notre perception ? Et, dans ce cas, n'y a-t-il pas d'autres rites aux bénéfices identiques ?
Ainsi, je pense donc que chaque partie a une perception du problème très économique. A ma connaissance, personne n'envisage enfant de se prostituer et même si certain(e)s puissent le voir comme une forme de loisir ou de levier d'accès à la richesse, il n'est pas difficile d'admettre que dans la nécessité de (sur)vivre, avoir une alternative crédible à la prostitution permettrait de résorber largement ses problèmes sous-jacent, que je comprends tout à fait d'ailleurs. Je remercie à ce titre Carole d'avoir exprimé une réalité crue. Toutefois, autant je comprends l'indignation que beaucoup peuvent ressentir pour une personne obligée de se vendre pour survivre, autant si cette même personne travaille dans une usine fabriquant des téléviseurs programmés pour tomber en panne dans n années (et donc quelque part travaillant inutilement), je sais que cela ne provoquera pas la même indignation. Même si ce cycle économique cause directement ou indirectement la
mort de dizaines de milliers de personnes ailleurs dans le monde.
Ainsi, pour moi, la position du PP ne doit pas être une fin en soi mais une étape vers d'autres changements qui permettront de traiter le véritable problème : la religion économique et le biais qu'elle induit dans notre perception des rapports humains, de ce que nous considérons comme moral ou non. Je donc suis parfaitement d'accord avec
Dante a écrit :Tout ça pour dire que selon moi, la légalisation c'est pas la panacée, c'est la moins pire des solutions tant qu'on s'attaquera pas aux problématiques qui en sont à la racine:
-la précarité.
-l'immigration et les disparités économiques Nord/Sud.
-l'éducation.
Je préciserai en me citant
Il n'est pas ici question de morale et de bienpensance. Il est question de constat. Si la solution miracle à tous nos problèmes aurait été de se balader une plume dans le derrière, j'aurai été le premier à le faire. Toutefois, il n'y a pas de solutions miracles. Il y a différentes approches d'un même problème, des actions qui découlent de ces approches, des résultats à étudier. Ce ne sont pas les idées de droite ou de gauche que je remets ici en cause, ce sont les approches et notamment celles consistant à nous expliquer que le bon commerce et le bon argent réglera tous nos soucis notamment dans un esprit de compétition et de totale "liberté". D'ailleurs, celles se réclamant de la planification outrancière, du nivellement globale à dessein d'égalité forcée n'obtiennent pas plus de crédit.
Je rappelle un concept important "vivre décemment en bénéficiant de tous les progrès technologiques de l'époque considérée" si nous n'arrivons pas à nous mettre d'accord là-dessus, sur une idée simple je crains beaucoup pour l'avenir. Ce n'est pas de droite ou de gauche, c'est un objectif à atteindre. Peut-être que les voies sont multiples mais persister dans des idéologies qui ne font que prouver qu'elles sont en plus d'être faillible, inadaptées à cet objectif, est une erreur qui coûte en millions de vies humaines.
Cependant la question immédiate est très juste
Carole a écrit :La seule chose qui m'importe maintenant, est, est-ce que je peux me présenter aux élections européennes, avec ma parole libre et dire haut et fort que je suis opposée à la légalisation des tortures infligées à longueur de journée à des brebis et des moutons qui n'ont pas choisi et qui attendent plutôt qu'on leur tende la main ? Dire haut et fort que la lignée des béliers dominants depuis des siècles ronge notre système à tout niveau, social, économique et écologique. Est-ce que les moutons et brebis au bandeau noir et à la jambe de bois sont ok avec ça ?
Cette position n'est pas incompatible avec la position du parti dans la mesure où l'une comme l'autre ne traite pas du problème de fond et ne sont qu'une voie différente à cet objectif (que tu exprimes bien d'ailleurs) En ce sens, tout le monde a tord et tout le monde a raison à la fois car l'objectif est encore à atteindre. Si la prostitution est abolie en France, cela fera une belle jambe aux personnes prostituées en Asie. Si par contre, nous sommes porteur d'un projet respecteux de l'être humain quel que soit sa position géographique et que nous acceptons le fait que nous, toi, moi, chacun de nous ici, chaque français, sommes les principaux responsables de la majorité des problèmes de la planète mais que nous avons les moyens de les résorber cela contribuera immédiatement à abolir la prostitution ici comme ailleurs. D'ailleurs, ce qui a définitivement aboli l'esclavage (besoin d'une forte main d'oeuvre) est surtout la mécanisation de la production.
N'avions-nous pas trop pris l'habitude de nous contenter de connaissances incomplètes et d'idées insuffisamment lucides ? Notre système de gouvernement se fondait sur la participation des masses. Or, ce peuple auquel on remettait ainsi ses propres destinées et qui n'était pas incapable de choisir les voies droites, qu'avons-nous fait pour lui fournir ce minimum de renseignements nets et sûrs, sans lesquels aucune conduite rationnelle n'est possible ? Rien en vérité. Telle fut la grande faiblesse de notre système, prétendument démocratique, tel fut le pire crime de nos prétendus démocrates.