C'est chouette le retour des lundis opinions. J'essaierai de m'y investir.
Je note à la lecture du CR l'absence d'évocation de la surveillance de masse qui est pourtant un tournant majeur de la politique sécuritaire (ou bien j'ai lu en diagonale)
L'axe sur lequel j'insisterais le plus serait que la politique sécuritaire menée se révèle être, en réalité, l'occasion de mener une politique visant à contrôler et surveiller le peuple.
Chaque drame vécu a été l'occasion, pour le pouvoir en place, de récupérer l'émotion nationale à des fins électorales ou pour passer des lois liberticides à des fins de contrôle et de surveillance
(+ x % pour la côte de popularité, privation des débats autour des élections ou de l'environnement par l'instauration et la prolongation de l'état d'urgence pour les attaques du 13/11, projet de loi relatif au renseignement suite aux attaques de janvier).
En adoptant une posture paternaliste, en se servant de l'émotion suscitée par ces attaques, le pouvoir en place a pu instaurer des dispositifs de contrôle auxquels nous nous sommes assujettis volontairement. C'était selon moi le but.
On l'a vu, l'état d'urgence a débouché, malgré ce que l'on peut entendre, à peu de résultats pour pas mal de bourdes... Il n'a pas pu empêcher la fuite du seul fugitif et n'est pas non plus responsable de « l'arrestation » des complices dans l'appartement de Saint Denis.
A-t-il contribué au désastre de l’assaut de cet appartement ?
Il semblerait que certains cadres des renseignements se soient élevés en interne contre l'abandon du terrain au profit de la surveillance à distance qui se révèle être inefficace dans son rôle revendiqué.
En outre, en décembre 2014, le gouvernement Valls a reformé un service des renseignements généraux appelé Service central du renseignement territorial (SCRT) chargé de renseigner le gouvernement sur l'état de l'opinion et les mouvements sociaux. Un rapport parlementaire préciserait que « les renseignements recherchés concernent tous les domaines de la vie institutionnelle, économique et sociale susceptibles d'entraîner des mouvements revendicatifs ou protestataires »
Les contestations relatives aux ZAD sont l'une des motivations de cette régénération des Renseignements généraux comme l'indique l'allocution du 17 juin 2013 du ministre de l'Intérieur Manuel Valls en ces termes : « Parallèlement, d'autres menaces doivent être prises en considération, comme celles issues de certains mouvements contestataires animalistes, environnementalistes, anti-nucléaire. »
http://www.interieur.gouv.fr/Archives/A ... seignementEst-ce cela protéger la population ? Ou est-ce protéger l’État ?
De même, ne peut-on pas s'interroger sur la part de responsabilité de l’État dans ces attaques ? (non non je ne pars pas en délire conspi)
Ne doit on pas s'attendre à un repli sur les fanatismes lorsqu'on essaie, comme le font les pays « développés », d'imposer toujours plus comme modèle, dans des pays culturellement très différents, une pseudo démocratie-néolibérale ?