http://online.wsj.com/article/SB122367645363324303.html
En février 2007, le fils de Stephanie Lenz, du haut de ses 13 mois, se mit un jour à danser. Traversant sa cuisine, agrippé à un déambulateur, Holden Lenz commença à bouger en rythme sur une chanson de Prince, "Let's Go Crazy." Cette chanson, il l'avait entendue auparavant ; la pulsation l'avait visiblement marqué. Aussi lorsqu'il l'entendit à nouveau, fit-il ce que n'importe quel être raisonnable de treize mois ferait -- il se joignit à l'invitation de Prince, et la joua "crazy". La maman d'Holden empoigna son camescope et, l'espace de 29 secondes, captura l'image inoubliable de son enfant Holden, avec en fond sonore, un CD de Prince à peine discernable au loin.
Mme Lenz tenait à ce que sa mère voie cette bande. Mais il est difficile d'envoyer une vidéo par email. Aussi fit-elle ce que n'importe quel citoyen du XXième siècle ferait : elle envoya le fichier sur YouTube, et envoya le lien à son entourage. La vidéo fit son petit effet : c'était un grand moment de YouTube, une communion dans l'amusement autour de cette vidéo faite maison, et aisément partageable avec quiconque souhaiterait la regarder.
Il advint cependant, dans les quatre mois qui suivirent, que quelqu'un du groupe Universal Music vit aussi la danse de Holden. Universal, qui gère les droits d'auteur de Prince, se fendit d'une lettre à YouTube, exigeant que cette "représentation" non-autorisée de la musique de Prince soit retirée. YouTube s'exécuta, pour éviter tout problème (une porte-parole de YouTube s'est refusée à tout commentaire).
Les histoires de ce genre, il en arrive tout le temps aujourd'hui. Les compagnies comme YouTube sont submergées de mises en demeures de retirer des éléments de leurs systèmes. Uns part significative de ces demandes est sans aucun doute justifiée. La demande d'Universal, cependant, ne l'était pas. La qualité de la prise de son était piteuse. Personne ne téléchargerait la vidéo de Mme Lenz afin d'éviter de donner de l'argent à Prince pour sa musique. En aucune façon plausible Prince ou Universal n'auraient eu à subir de préjudice de la part de Holden Lenz.
YouTube envoya à Mme Lenz un avertissement de la suppression de sa vidéo. Elle se demanda "pourquoi donc ?" Qu'avait-elle fait de mal ? Elle adressa cette question comme elle le put, jusqu'à ce que ladite question fasse son chemin jusqu'à l'Electronic Frontier Foundation, dont les avocats y virent un cas exemplaire de "fair use" (usage légal). Mme Lenz, en concertation avec l'EFF, envoya un contre-avertissement à YouTube, expliquant qu'aucun droit d'Universal n'avait été violé par son fils Holden.
Et pourtant, les avocats d'Universal persistent aujourd'hui à voir en cette vidéo maison une violation délibérée des lois du copyright. Selon aux, elle est passible d'une amende allant jusqu'à 150 millions de dollars pour avoir partagé 29 secondes montrant son fils en train de danser. Universal s'est refusé à tout commentaire.
Je fatigue, donc je vous ferai la suite plus tard.