La question est de savoir comment on fabrique l'énergie et vu les perspectives, comment on réduit notre consommation. Ce dernier point est capital, on ne peut franchement pas continuer à consommer autant, ce qui a des conséquences drastiques sur le modèle social dont il sera question d'ici plusieurs décennies.
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Par ailleurs, il ne faudrait pas que les questions écologiques se réduisent au nucléaire (c'est une boulette habituelle des Verts). Entre le réchauffement climatique, l'épuisement de certaines ressources, l'augmentation un rien inquiétant de notre consommation alors qu'on ne sait pas encore comment la satisfaire, la question de la biodiversité (on est, l'air de rien, au début de la sixième extinction de masse de l'histoire de notre planète), il y a de quoi faire. Une approche systémique serait probablement la plus adaptée pour traiter ce problème dans son ensemble au lieu de le découper en différents éléments, tout simplement parce que tous ces éléments sont intimement liés. Maintenant, ce n'est pas du tout dans mes compétences, donc merci d'avoir perdu votre temps en lisant ce message et bon courage à ceux qui vont essayer de se coller à la question
Je suis très content que tu ais amené ce sujet sur la table car je voulais justement l'évoquer.
Le discours qui prévaut lorsqu'il s'agit d'envisager le futur énergétique est de chercher à tout prix comment satisfaire les besoins énergétiques anticipés de la population mondiale à partir de considérations démographiques, en les considérant comme au mieux constant en moyenne par habitant. Le problème, c'est que quand on s'attarde sur la courbe de demande anticipée on s'aperçoit assez vite que cette approche seule est 'dangereusement optimiste', simplement parce qu'elle suppose que dans un futur très proche on va trouver une source d'énergie abondante, pas cher et propre. Par contre, si on ne la trouve pas, et bien on va se retrouver dans la panade. Et rien ne garantit à l'heure actuelle qu'on va trouver cette source d'énergie. Il y a certes des pistes (ITER, par exemple), mais aucune certitude.
En revanche, la question de la sobriété énergétique est rarement (pour ne pas dire jamais) à évoquée par les acteurs principaux.
Evidemment, à elle seule, elle n'est pas la réponse à la crise énergétique et il y a nécessité impérieuse de développer des sources d'énergies alternatives. Cependant, elle me semble être la condition sine qua none pour que l'on s'en sorte sans trop de dégâts. Si on ne se modère pas, les courbes de prévision énergétique montrent clairement que les problèmes vont survenir plus vite qu'on ne pourrait le penser.
Les gens sensibles au sujet peuvent s'intéresser à la synthèse du groupe NegaWatt. Je précise que c'est un groupe à la base anti-nucléaire mais, qu'on soit d'accord ou pas, leur approche pragmatique basée sur l'efficacité et la sobriété énergétique (et qui se ne réduit pas à la question du nucléaire malgré tout) me parait intéressante. En tout cas, elle tranche avec le discours habituel.
La question à se poser est donc de savoir si on veut rester immobile en espérant qu'un évènement heureux survienne, sans garantie que cela arrive avant qu'il ne soit trop tard, ou bien si on accepte quelques "sacrifices" pour se donner une marge de sécurité.