ploufplouf a écrit :incroyable de voir comment les propos sont ici altérés : l'abolition de la prostitution n'est point le fait d'empecher de choisir d'être prostituer (ca c'est la prohibition), il s'agit d'affirmer l'interdiction pour une personne d'acheter le corps
Parler d'achat montre comment la formulation est biaisée. On peut prendre la chose par le bout qu'on veut, il n'y a certainement pas achat (sinon ce serait permanent et il faudrait parler d'esclavage). Si on se trompe sur des éléments aussi fondamentaux suite à des jugements de valeur, ça pourrait poser problème pour la suite.
d'un autre et bizarrement les réglementaristes ne veulent pas de cela. On revient au paradoxe que j'ai évoqué et qui ne sort pas du boule : l'abolition affirme que l'interdiction pour une personne d'en acheter une autre. Point barre. En aucun cas il ne vient réprimer celui qui vend son corps par choix.
Heureusement, personne n'a parler ici de réprimer les prostituées, il y a un consensus assez large pour ne pas dire unanimité sur ce point. Donc on devrait s'entendre sur le fait que le harcèlement permanent actuel doit cesser. Maintenant, oui, je ne suis pas d'accord avec le fait de réprimer les clients. Parce que je suis persuadé que ça aura à peu près autant d'efficacité que l'interdiction des stupéfiants, donc que ça sera même contre-productif en poussant la chose dans la marginalité. Je crois que ce qui permettrait réellement d'améliorer les choses, c'est de donner un cadre à ce qui existe déjà et qui ne disparaîtra pas. Pour que les prostituées puissent s'organiser et défendre leurs droits et qu'elles ne soient victimes ni de leurs clients, ni des macs.
Il serait interessant pour certains de revoir les concepts de sciences humaines qui sont parce que anthropologique et la sociologie les a mis en évidence à travers leurs études et observations des mouvements sociaux, et la réalité est que le système prostitueur est de fait un système d'asservissement d'une personne au profit d'une autre. Il faut lire le Sociologue Richard Poulin ou encore Patrick Vassort qui ont récemment retravaillé/recapituler les conclusions des observations.
Je fais partie de ceux qui parlent d'études sociales, pas de sciences humaines. Parce que vus la part de subjectivité inévitable et le flou artistique des mesures, on ne peut pas décemment dire que la sociologie a mis en évidence un fait x ou y. Bref, il ne s'agit pas d'une science expérimentale (donc de science tout court), on ne peut pas considérer ses résultats comme s'il s'agissait d'une découverte scientifique. Certes, ils sont très utiles pour éclairer un raisonnement ou donner des pistes et j'ai perso un petit faible pour Bourdieu. Mais je m'abstiendrai de dire « la sociologie a mis en évidence un fait x donc il faut qu'on fasse y » parce qu'en cherchant un peu, tu peux toujours trouver un courant opposé ou qui a une interprétation radicalement différente de la chose, autrement dit il n'y a pas de consensus tout comme il n'y a pas de « lois » comme on en trouve dans la physique en raison de la subjectivité dont j'ai parlé plus haut.
Donc non, en ce qui me concerne je ne balaye d'un revers de la main de grands pontes, j'essaye simplement d'être prudent afin de ne pas donner une apparence pseudo-scientifique à mes opinions et jugements de valeurs.
Comment on fait, dans ce cas ? On commence par respecter la liberté de chacun. Je peux parfaitement considérer qu'on réifie nos rapports dans la prostitution et que le plaisir là-dedans et forcément lié à la déshumanisation (ce n'est pas le cas, mais admettons pour le moment). Donc cela m'aidera à définir une ligne de conduite personnelle (dans ce cas ce serait le refus d'un rapport tarifé) mais je ne vais certainement pas le considérer comme un résultat scientifique et partant de là chercher à l'imposer à autrui. Si une pute m'explique qu'elle fait ça par choix et que ça lui va très bien, je peux éventuellement ne pas être d'accord, trouver qu'elle se trompe et qu'il faut qu'elle se conscientise pour comprendre qu'elle est la victime d'un système de domination qui réifie ses rapports avec ses clients. Mais ça reste mon opinion que je n'ai pas à lui imposer. Elle fait ce qu'elle veut.
TL;DR: Le but du jeu doit être de donner le moyen de faire ce qu'il veut tant que ça ne nuit pas à autrui, pas de leur imposer son système de valeurs.
La contrainte dans l'esclavage n'est point qu'une contrainte physique (encore une fois, il faut revoir un peu ces notions), la contrainte n'est pas forcément la lame de couteau.
Précisément, si. Si un esclave décide qu'il a piscine et qu'il insiste, il se prendra des baffes ou des coups de fouet pour lui expliquer que non, il n'a pas piscine. De Spartacus qui a fut crucifié à la traite des noirs, c'est une constante. Sans ça, il n'y a pas esclavage, ou bien tu en as une définition personnelle.
« Ce n’est pas de moi qu’ils bandent, ça n’a jamais été de moi, c’est de ma putasserie, du fait que je suis là pour ça » (Nelly Arcand, Putain). Hé ce propos je l'entends sans cesse dans ma profession et bizarrement cela veut être écarter d'un revers de la main.
Mais c'est une évidence, il est question d'un rapport marchand, pas d'affection. Personne n'a dit le contraire.
kabizbak a écrit :On parle de la loi sur la burqa ici, c'est ça ?
tsk tsk... tu réfléchis encore avec tes poils et pas ton cerveau, toi
