kabizbak a écrit :Quel droit fondamental bafoue donc l'abolition de la prostitution ? Pourriez-vous, cher Monsieur Olivier Soares Barbosa, répondre, succinctement, à cette question cruciale ?
Je mets quelques éléments de réponse de mon cru en attendant sa réponse : au droit fondamental de faire ce que bon te semble tant que tu n'emmerdes personne. C'est aussi simple que ça (et je comprends que tu cherches à stimuler la réflexion, mais l'argument du l'UMP risque de nous obliger les chômeurs à se prostituer s'il y a un cadre légal, ça ne tient pas debout, tu le sais aussi bien que moi). En ce qui concerne la burqa, ma position est similaire. Il n'y a naturellement nul besoin de répondre aux « arguments » de ceux qui ont cherché à stigmatiser, à exciter des peurs comme si deux milles sacs à patates allaient renverser la République, et à chasser sur les terres de l'extrême droite au gros calibre. Mais à ceux qui trouvent que c'est pour empêcher l'avilissement des femmes, j'aurais répondu que si des études sérieuses montraient qu'une large majorité des sacs à patates l'étaient par contrainte et que c'était le moyen le plus simple pendant un temps limité de les sortir du concours de miss burqa mouillé ça aurait pu se discuter. J'aurais plus été pour donner des moyens concrets (donc économiques, éloignement, hébergement d'urgence, formation, un revenu de base), mais bon, c'est vrai qu'une interdiction donne l'impression que quelque chose a été fait et coûte moins cher à courte terme. De plus le semblant de débat s'est passé dans les conditions déplorables que l'on connaît tous sans aucune étude sérieuse.
Donc si on en reste au niveau principes, la liberté individuelle est bien plus importante que la volonté de protéger les gens contre eux-mêmes en ce qui me concerne.
Le fait de se prostituer, n'est empreint d'aucune idéologie. Le fait de considérer la prostitution comme une activité économique au même titre que le secrétariat, la vente, le chant, l'enseignement ou je-ne-sais-quoi d'autre encore, si. Et même de plusieurs.
C'est dommage de coucher toute une phrase là-dessus sans prendre la peine d'énumérer les principales idéologies dont il est question, ce qui aurait pourtant été utile au débat.
J'ai moi-même vécu une sorte de viol, et pourtant je sais reconnaitre les similitudes entre devoir subir un viol et avoir à se prostituer, suis favorable dans l'absolu à l'abolition de la prostitution, et très méfiant à l'égard d'une modification de nos lois relatives au travail dans ce domaine, même pour rendre la prostitution moins dangereuse et moins pénible.
Ce n'est pas un manque de respect, mais si tu utilises des arguments personnels, tu ne peux pas rester dans le vague en parlant d'une « sorte de viol ». Au bout du compte, si je résume, tu es abolitionniste mais sur le long terme parce que tu sais très bien qu'en l'état actuel des choses l'abolition représentera une oppression de plus comme tu l'avais dit, mais tu es aussi méfiant d'une modification des lois dans le domaine même si ça empêchera les prostituées de morfler. Avec un petit penchant pour interdire les clubs SM pour te rassurer en te disant qu'aucun fou furieux personne ne va te sauter dessus en espérant que la souffrance te plaira. Si je puis me permettre, que proposes-tu pour améliorer la chose ?
Reste plus qu'à attendre qu'Olivier passe par là...