daniel a écrit :Ni la crise actuelle de la zone euro, ni la crise des subprimes en 2008 n'a été provoquée par des activités des banques d'investissement. Les faillites des banques d'investissement sont rares et elles ne constituent pas un risque systémique. On sait maîtriser les risques liées à ces activités avec des chambres de compensation et le contrôle de l'effet de levier. Les problèmes des banques d'investissement américaines ont été provoquées par des opérations de gré à gré en dehors des chambres de compensation et du contrôle de l'effet de levier suffisant. Mais même si ces erreurs d'écolier n'étaient pas commises la crise aurait eu lieu mais elle n'aurait touché que les banques de dépôt.
La crise des subprimes est d'abord une crise de crédit immobilier qui n'est pas réservé aux banques d'investissement. L'investissement dans les obligations sont nécessaires afin de rémunérer les comptes d'épargne et il n'est pas réservé aux banques d'investissement non plus. En effet les activités d'une banque de dépôt sont plus risquées au niveau systémique que celles d'une banque d'investissement.
Oui alors, je veux bien tout, être très ouvert, compréhensif mais il faut quand même être réaliste, lucide et honnête. Que la crise actuelle de la zone euro, qui serait plus juste d'appeler crise des dettes souveraines, ne soit pas le fait de banque d'investissement, oui pourquoi pas. Que la crise des subprimes ne soit pas provoqué par des banques d'investissement, c'est quand un peu fort à faire passer. Lehman Brothers était justement une banque d'investissement (entre autre) qui a fondu les plombs avec des positions prises sur des produits douteux liés à des crédits immobiliers. Nous pouvons aussi citer Bear stearns, Meryll Lynch sauvée après des pertes colossales. Diverses affaires ont fait surface suite à des malversations (JP Morgan qui vend un produit financier alors qu'un fond dont elle est détentrice spécule à la baisse dessus ...) Les titres douteux ne se fabriquent pas par les clients que nous sommes et le mélange des genres a fait que des placements à terme sensés être sans risque se sont trouvés rapidement pourris. Alors on peut éventuellement nous raconter toutes les histoires que l'on veut; le système dans son ensemble est faillible et tout le monde en a bien profité. Ta démonstration souffre de bien trop de "si" et de conditionnel pour être acceptable, la réalité, elle, est bien tangible.
Que la dette française soit liée à des dérives budgétaires couplées à une tendance haussière des niches fiscales, c'est sûrement acceptable mais le bond à +400 milliards entre 2008 et 2012 n'est pas dû à une brusque augmentation des dépenses de santé ou d'un assistanat généralisé de la population. Restons sérieux. Parlons plutôt du coût en renflouement et politique de relance.
Quel que soit les solutions envisagées, il faut admettre de toute urgence que le système financier mondial qui s'est développé depuis le milieu des années 70 n'est pas stable ET faillible. "L'erreur d'écolier" coûte cher. Le chômeur de longue durée (licencié en 2009) aura certainement un avis beaucoup plus critique sur des problèmes dont il n'est pas à l'origine et qu'il doit pourtant assumer. Ce n'est surtout pas ceux qui ont 20 années de smic planqués dans un paradis fiscal, et qui pourtant sont les premiers donneurs de leçon, qui en assument durement les conséquences. Et encore, ne nous plaignons pas trop ...
Ses propositions sont pour une bonne partie un grand paquet de sottises imprécises et dangereuses.
Franchement, sans vouloir te manquer de respect, mais je ne suis pas certain que Maurice Allais soit le plus productif de "sottises imprécises et dangereuses". Concernant le coté imprécis, il a été justement reconnu comme pour avoir une certaine rigueur mathématique, sur le coté dangereux, le concept "100% monnaie" a aussi été défendu par Friedman ou Tobin, dans une autre mesure.
Maintenant, je suis bien d'accord que le dogme doit être mis de coté mais une fois "éliminées" les propositions alternatives, ils nous restent le même système défendu à coup de "si" et de conditionnels. Pour ma part, j'ai deux certitudes :
- l'économie n'est pas une science, au sens qu'elle n'est pas déterministe. Il y a sûrement des tendances mais en aucun cas un théorème ne peut soutenir le si et le conditionnel. Finalement, c'est une théorie des leviers où à partir de prérequis et de mesure on tente d'orienter l'agent économique dans une direction (un grand jeu de Lemmings

). Ainsi le dogme n'y a pas sa place.
- le système est imparfait ET faillible plus de nous ne pouvons l'admettre, plus producteur de problèmes que générateur de solutions.
Je suis partisan de l'équivalent d'un "glass steagal act" comme il est à la monde de le nommer, non pas plus pour l'idée mais considérant que c'était la règle il y a encore peu et que je reste conscient qu'on ne peut pas réformer brutalement ce système. Ce cloisonnement d'activité ne doit être qu'une transition. Je serai plus dans l'idée que la création monétaire doit relevée du domaine public et que mon compte courant et ma petite épargne ne doivent pas être mis en défaut 1) sans que l'on soit venu me demander mon avis, 2) sans alternative que de transformer ma solde en matelas et 3) quand tout va mal on vienne me demander de mettre la main à la poche (oui, moi aussi je suis libéral, "les conneries des autres qu'ils les assument !")
je serais carrément pour que le dirigeant de la banque centrale soit élu au suffrage universel.
J'irai encore plus loin, via un conseil de surveillance constitué pour 1/3 d'experts cooptés, 1/3 élus à un scrutin proportionnel, 1/3 tiré au sort parmi la population, et sur ce point je m'expliquerai par le seul fait que la monnaie est un contrat social.
Enfin, il faut rester bien conscient que quand le PIB augmente, il FAUT que la masse monétaire augmente
C'est le moindre des maux car la masse monétaire aura un équivalent dans le monde réel, ce qui n'est actuellement pas le cas.
Les particuliers devraient pouvoir aussi prêter l'argent contre l'intérêt directement à un autre particulier ce qui est interdit aujourd'hui en France
On peut émettre une reconnaissance de dette, avec des règles suivant le montant, mais l’exercice de l'activité de banque demande une autorisation.
N'avions-nous pas trop pris l'habitude de nous contenter de connaissances incomplètes et d'idées insuffisamment lucides ? Notre système de gouvernement se fondait sur la participation des masses. Or, ce peuple auquel on remettait ainsi ses propres destinées et qui n'était pas incapable de choisir les voies droites, qu'avons-nous fait pour lui fournir ce minimum de renseignements nets et sûrs, sans lesquels aucune conduite rationnelle n'est possible ? Rien en vérité. Telle fut la grande faiblesse de notre système, prétendument démocratique, tel fut le pire crime de nos prétendus démocrates.