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La prostitution : mafias, abolition, liberté, corps…

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Maelgar
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Re: La prostitution : mafias, abolition, liberté, corps…

Messagepar Maelgar » ven. 15 juin 2012, 17:42

kabizbak a écrit :oh bah tu peux hurler, tout ce que tu veux : un consentement obtenu sous la contrainte n'est pas un consentement. Une contrainte économique est une contrainte. Le consentement des prostituées n'en est donc pas un, et leurs clients ne sont en réalité que des violeurs.


Si on sort la "contrainte économique" tu es obligé de considérer tout les patrons comme des violeurs de leurs employés. Tiens attends, ça me rappelle un mec qui justement voulait jeter dans les griffes des vilains patrons-violeurs le troisième postulant-victime consentant qui leur tombait dans les mains. Mais ce mec a bizarrement supprimé tout ce qui pouvait l'être. Ca te dit rien à toi ?

Pour rester un poil plus sérieux : tu as des sources démontrant que TOUTES les prostituées travaillent sous la contrainte économique ?
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MorganeMerteuil
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Re: La prostitution : mafias, abolition, liberté, corps…

Messagepar MorganeMerteuil » ven. 15 juin 2012, 17:47

. Une contrainte économique est une contrainte. Le consentement des prostituées n'en est donc pas un, et leurs clients ne sont en réalité que des violeurs.


la contrainte économique nous force touTEs à travailler, pas à faire le choix du travail sexuel plus qu'un autre
je suis d'accord pour dire que la personne qui fait ce travail par défaut d'autres choix peut le vivre comme un viol, mais il n'en reste pas moins que légalement ce n'en est pas un.
mais pour beaucoup de prostituées, nous avons fait ce choix plutôt qu'un autre. nos clients ne sont donc en rien nos violeurs, puisque l'on CONSENT à ce rapport sexuel. On pourrait choisir de ne PAS les avoir. Ce qui n'est pas le cas lors d'un viol.

Democratia
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Re: La prostitution : mafias, abolition, liberté, corps…

Messagepar Democratia » ven. 15 juin 2012, 18:03

Navrant que cette discussion aboutisse à cette précision si évidente.

Après toutes ces discussions, que pensez vous de cet ajout aux programmes ?

L'état doit reconnaître les péripatéticiennes comme profession libérale légal.
Nous soutenons l'encadrement de structure collective autogéré et/ou de structure privé.
L'activité professionnelle de ces personnes ne pourront toutefois pas s'exercer dans les structures sus cités.

Bon, le texte reprend une bonne partie des conversations.
La 3eme phrase est de mon cru. Car, l'ouverture des maisons closes/ baisodrome me rebutte un peu.
Les grandes oeuvres se distinguent par leur accessibilité, car elles n'appartiennent pas au patrimoine de quelques élus, mais à celui de tous les hommes doués de bon sens.

Une question idf :
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MorganeMerteuil
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Re: La prostitution : mafias, abolition, liberté, corps…

Messagepar MorganeMerteuil » ven. 15 juin 2012, 18:05

L'état doit reconnaître les péripatéticiennes comme profession libérale légal.
Nous soutenons l'encadrement de la pratique de ce métier dans le cadre de structure collective autogéré et/ou de structure privé.
L'activité professionnelle de ces personnes ne pourront toutefois pas s'exercer dans les structures sus cités.


euh je trouve pas ça très clair...
application du droit commun, c'est plus simple... avec convention collective pour les travailleurSEs salariées (même si on promeut évidemment l'autogestion) mais permettant à chacune de travailler comme bon lui semble tout en étant protégée contre abus, exploitation, travail forcé, etc...

daniel
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Re: La prostitution : mafias, abolition, liberté, corps…

Messagepar daniel » ven. 15 juin 2012, 18:22

Maelgar a écrit :
daniel a écrit :Je ne parle pas des situations individuelles mais d'une situation globale. La demande globale du sexe de la part des hommes est supérieure à la demande globale du sexe de la part des femmes. Si la demande du sexe de la part des hommes était comparable à celle des femmes l'espèce humaine aurait disparu. Il faut qu'il y ait au moins un sexe avec une forte libido pour qu'une espèce puisse se reproduire.


Je zappe le paragraphe suivant car il exprime la même idée sous une autre forme, mais je le rejette aussi. Sérieusement, daniel, explique moi comment tu mesure la "demande globale de sexe" des hommes et des femmes (sachant que dans le tas il y a des homosexuels hein. ils ont de la demande en sexe aussi, et pourtant ne se reproduisent pas). Désolé de la digression.

La "demande globale de sexe" donc. Comment ça se mesure ? Tu as des sources appuyant tes dires, ou bien tu te base sur des perceptions personnelles (et donc forcément subjectives) ? Tu es au courant que tu vis dans une société marquée par deux millénaires de domination de l'idéologie judéo-chrétienne* ? Le désir féminin a été rejeté voir criminalisé, le désir masculin sanctifié. Au Moyen-Age, l'homosexualité masculine condamnait à l'enfer, alors que l'homosexualité féminine ne condamnait "que" au purgatoire. Pourquoi ? Parce que les hommes ne devaient pas gâcher leur semence, supérieure par nature à celle des femmes. On sait aujourd'hui que les hommes sont des usines à spermatos jusqu'à la mort alors que les femmes ont un nombre limité d'ovules : lequel des deux est le plus précieux ?
Comment peux-tu oser soutenir que "la demande globale en sexe des hommes est plus élevée" alors que tu n'observe que la manifestation de cette demande ? Le désir féminin (oui, demande globale ça me fait chier) existe aussi, mais il est culturellement réfréné depuis des générations. Donc je ne me hasarderais pas à dire qu'il est inférieur, supérieur ou égal au désir masculin, qui lui a été encouragé (un homme qui n'aime pas les femmes est une tantouze, un faible, une lavette, un sous-homme... Sympa la pression non ?)
Ton discours est caricatural, imprécis, entaché de subjectivité et le pire c'est que tu ne fais aucun effort pour combattre ces travers, malgré les nombreux topics où je suis intervenu pour te demander d'être plus précis, plus rigoureux dans tes développements. En un mot : ton discours est nul, c'est du néant, du vide. Rien. Il fait pschiiit. Voilà. Et je suis comme la Nature, j'ai horreur du vide. :mrgreen:

http://www.personalityresearch.org/papers/denisiuk.html

Je pense que cet article décrit bien nos différences. Mes idées sont proches de celles de la psychologie évolutionniste et les tiennes de celles de la théorie de structure sociale.

La psychologie évolutionniste implique une grande stabilité des comportements humains, par contre la théorie de structure sociale devrait impliquer une grande variabilité des comportements sociaux. Dans le domaine sexuel la variabilité des comportements est assez réduite, la famille est la base de la quasi totalité des civilisations présentes et du passé. Si le comportement sexuel était juste culturel on devrait observer d'autres modèles de société où la famille est remplacée par autre chose. On observe aucune civilisation où les relations sexuelles sont libres et indépendantes des autres relations sociales et des conditions matérielles.

Maelgar a écrit :
daniel a écrit par ailleurs a écrit :La demande du sexe de la part des hommes est supérieure à celle des femmes. [...] Et ce déséquilibre n'est pas culturel mais biologique donc impossible à faire disparaître par l'éducation. [...] Même chez les bonobos la sexualité est utilisée dans le cadre social comme un moyen d'échange.


L'homme est un animal social et raisonnable. Aristote. J'ai beaucoup de sympathies pour les bonobos, mais je n'en suis pas un. Car on peut me prouver les choses par la Raison, et on ne le peut pas avec les bonobos. Donc, si, ce déséquilibre est culturel. Sur la "demande de sexe" j'ai déjà écrit.
Je ne sais pas ce que le terme "animal raisonnable" veut dire. Je ne sais pas ce que prouver les choses par la Raison veut dire non plus. Pour moi la différence entre le bonobo et l'homme est quantitative et pas qualitative. Le bonobo est capable d'analyser des images qui entrent dans son cerveau, leur attribuer un sens et réagir en fonction de ce sens. Cette activité cérébrale me paraît beaucoup plus compliquée que l'ensemble des dissertations d'Aristote. L'homme a certes des capacités de communication hypertrophiées qui lui permettent de constituer une conscience collective et des civilisations mais je ne trouve pas que ses capacités intellectuelles propres soient fondamentalement différentes de ceux du bonobo.

Le déséquilibre est culturel si la théorie de structure sociale est vraie et la théorie évolutionniste fausse. Il est vrai que ce point de vue de base change complètement la vision de la société et les choix politiques que l'on peut adopter.

kabizbak

Re: La prostitution : mafias, abolition, liberté, corps…

Messagepar kabizbak » ven. 15 juin 2012, 18:23

Maelgar a écrit :Si on sort la "contrainte économique" tu es obligé de considérer tout les patrons comme des violeurs de leurs employés.

Tu as exactement compris mon point de vue. :mrgreen:

Maelgar a écrit :Tiens attends, ça me rappelle un mec qui justement voulait jeter dans les griffes des vilains patrons-violeurs le troisième postulant-victime consentant qui leur tombait dans les mains.

Je suis réaliste : tu ne voudras jamais prendre les armes pour les renverser sans qu'un berger barbu avec un halo de lumière autour de la tête te le permette.

Maelgar a écrit :Mais ce mec a bizarrement supprimé tout ce qui pouvait l'être. Ca te dit rien à toi ?

Ah si. C'est moi. Je ne me sens tellement pas indispensable, moi, que je me permets de supprimer mes propos. C'est dire si je fais confiance à mes congénères.

Maelgar a écrit :Pour rester un poil plus sérieux : tu as des sources démontrant que TOUTES les prostituées travaillent sous la contrainte économique ?

Sans la contrainte économique, il y aurait-il une seule raison de se prostituer ?

MorganeMerteuil a écrit :la contrainte économique nous force touTEs à travailler, pas à faire le choix du travail sexuel plus qu'un autre
je suis d'accord pour dire que la personne qui fait ce travail par défaut d'autres choix peut le vivre comme un viol, mais il n'en reste pas moins que légalement ce n'en est pas un.

Bah oui : c'est bien ce que je trouve dommage. Mais rien ne dit que ça ne durera pas et que les abolitionnistes en charge des lois s'entêteront dans leur erreur.

MorganeMerteuil a écrit :mais pour beaucoup de prostituées, nous avons fait ce choix plutôt qu'un autre. nos clients ne sont donc en rien nos violeurs, puisque l'on CONSENT à ce rapport sexuel. On pourrait choisir de ne PAS les avoir. Ce qui n'est pas le cas lors d'un viol.

Oui...oui. Comme les mineurs de moins de quinze ans peuvent consentir à des rapport sexuel avec des majeurs. Certains consentements n'ont aucune valeur légale, et celui des prostituées, puisqu'il est obtenu sous la contrainte, ne devrait pas en avoir non plus.

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Re: La prostitution : mafias, abolition, liberté, corps…

Messagepar Maelgar » ven. 15 juin 2012, 18:38

kabizbak a écrit :
MorganeMerteuil a écrit :mais pour beaucoup de prostituées, nous avons fait ce choix plutôt qu'un autre. nos clients ne sont donc en rien nos violeurs, puisque l'on CONSENT à ce rapport sexuel. On pourrait choisir de ne PAS les avoir. Ce qui n'est pas le cas lors d'un viol.

Oui...oui. Comme les mineurs de moins de quinze ans peuvent consentir à des rapport sexuel avec des majeurs. Certains consentements n'ont aucune valeur légale, et celui des prostituées, puisqu'il est obtenu sous la contrainte, ne devrait pas en avoir non plus.

Sauf que si tu pars comme ça, TOUT les consentements sont sans valeur. Félicitations tu as créé une société où tout les rapports humains peuvent se lire à travers une grille violeur/violé. Problème : cette grille de valeur est incapable de retranscrire la complexité du réel et en devient illisible. Dommage.
Et pour l'info, "mineur" veut dire "qui a moins de". Mineure de moins de 15 ans, c'est une redondance. On dit mineur de 15 ans. De rien.

kabizbak a écrit :
Maelgar a écrit :Tiens attends, ça me rappelle un mec qui justement voulait jeter dans les griffes des vilains patrons-violeurs le troisième postulant-victime consentant qui leur tombait dans les mains.

Je suis réaliste : tu ne voudras jamais prendre les armes pour les renverser sans qu'un berger barbu avec un halo de lumière autour de la tête te le permette.

Depuis que j'ai laché que j'étais catholique, tu te sens plus pisser sur les insultes et les insinuations, hein ? Sauf que je ne suis pas d'accord avec le Pape, ni même parfois la Bible (ya des passages qui interdisent de bouffer les fruits de mer, sérieux... Qui veut des crevettes-mayo ?). Alors je n'ai besoin ni de toi, ni d'un berger barbu pour me dire ce que je dois faire ou pas, ce que je peux faire ou pas, et quand le faire. Alors sérieusement : calme ta joie, parce que je te respecte, toi en tant qu'individu; alors que toi, tu ne me respecte pas. Et sur ce forum, ce genre de déséquilibre se traduit souvent par un mot à la modération. Capische ? Ton discours est à chier par contre. Rassure toi, il n'est pas (le) seul.
Dernière édition par Maelgar le ven. 15 juin 2012, 18:40, édité 1 fois.
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Re: La prostitution : mafias, abolition, liberté, corps…

Messagepar MorganeMerteuil » ven. 15 juin 2012, 18:40

Certains consentements n'ont aucune valeur légale, et celui des prostituées, puisqu'il est obtenu sous la contrainte, ne devrait pas en avoir non plus.

pareil pour touTEs les autres travailleurSEs. Réservons le droit de vote aux rentierEs, dans ce cas, puisque nous sommes touTEs des irresponsables !

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Re: La prostitution : mafias, abolition, liberté, corps…

Messagepar daniel » ven. 15 juin 2012, 18:41

kabizbak a écrit :
MorganeMerteuil a écrit :la contrainte économique nous force touTEs à travailler, pas à faire le choix du travail sexuel plus qu'un autre
je suis d'accord pour dire que la personne qui fait ce travail par défaut d'autres choix peut le vivre comme un viol, mais il n'en reste pas moins que légalement ce n'en est pas un.

Bah oui : c'est bien ce que je trouve dommage. Mais rien ne dit que ça ne durera pas et que les abolitionnistes en charge des lois s'entêteront dans leur erreur.

Est-ce que j'ai compris bien ce que tu viens d'écrire ? Est-ce que tu acceptes qu'une femme peut préférer se prostituer plutôt que faire un autre travail qui lui est accessible ? Et que cette femme devrait avoir le droit de se prostituer librement ? C'est le contraire de l'abolitionnisme ! Car un vrai abolitionniste conteste qu'une femme puisse faire ce choix, c'est la définition même de l'abolitionnisme. Une personne qui reconnaît le droit de choisir de se prostituer ou pas ne peut pas être abolitionniste.

kabizbak a écrit :
MorganeMerteuil a écrit :mais pour beaucoup de prostituées, nous avons fait ce choix plutôt qu'un autre. nos clients ne sont donc en rien nos violeurs, puisque l'on CONSENT à ce rapport sexuel. On pourrait choisir de ne PAS les avoir. Ce qui n'est pas le cas lors d'un viol.

Oui...oui. Comme les mineurs de moins de quinze ans peuvent consentir à des rapport sexuel avec des majeurs. Certains consentements n'ont aucune valeur légale, et celui des prostituées, puisqu'il est obtenu sous la contrainte, ne devrait pas en avoir non plus.

La non validité d'un consentement d'un mineur est le même concept philosophique que l'abolitionnisme. Dans les deux cas on conteste qu'une personne peut avoir une autre opinion, une autre volonté, un autre ressenti ou un autre vécu et faire un choix différent de celui de l'abolitionniste. Dans le cas d'un mineur on prétend juste que son opinion changera avec le temps et qu'il adoptera celle de l'abolitionniste plus tard. Ce qui peut être parfois vrai, je l'admets. Un mineur est sensible aux discours qu'il entend.

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Maelgar
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Re: La prostitution : mafias, abolition, liberté, corps…

Messagepar Maelgar » ven. 15 juin 2012, 18:50

daniel a écrit :]La non validité d'un consentement d'un mineur est le même concept philosophique que l'abolitionnisme. Dans les deux cas on conteste qu'une personne peut avoir une autre opinion, une autre volonté, un autre ressenti ou un autre vécu et faire un choix différent de celui de l'abolitionniste. Dans le cas d'un mineur on prétend juste que son opinion changera avec le temps et qu'il adoptera celle de l'abolitionniste plus tard. Ce qui peut être parfois vrai, je l'admets. Un mineur est sensible aux discours qu'il entend.

N'importe quoi. Un mineur est par nature non-consentant sur les questions sexuelles car il est par nature non-consentant sur tout. Le mineur de 18 ans est un incapable juridique, ses représentants légaux (très généralement ses parents) décident de tout pour lui. Le législateur a arbitrairement tracé une ligne en disant "pour tout individu, ici commence la capacité à former un raisonnement personnel".

Il est à noter qu'à l'age de 18 ans, la plupart des individus ont achevé leur cycle de transformations adolescentes (au moins au niveau de la masse musculaire) et sont plus aptes à se défendre face aux atteintes de nature sexuelles que quand ils avaient 15 ans ou moins. Ces deux aspects (capacités cognitives / capacitées physiques) doivent être pris en compte pour traiter de la question des abus sexuels sur les mineurs (ce qui n'est pas le sujet).
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kabizbak

Re: La prostitution : mafias, abolition, liberté, corps…

Messagepar kabizbak » ven. 15 juin 2012, 18:51

Maelgar a écrit :Sauf que si tu pars comme ça, TOUT les consentements sont sans valeur.

Tous tu veux dire ? Tu es moins bon en orthographe quand tu perds ton calme, Maelgar. Rassures-toi ça me fait pareil.

Euh..sinon, c'est un peu court comme raisonnement : je ne vois pas en quoi invalider les consentements acquis par contrainte, revient à invalider tous les consentements. Mais si tu le prétends, je veux bien y réfléchir.

Maelgar a écrit :Félicitations tu as créé une société où tout les rapports humains peuvent se lire à travers une grille violeur/violé. Problème : cette grille de valeur est incapable de retranscrire la complexité du réel et en devient illisible. Dommage.

Euh... bah cf. au dessus. Tu pars d'un postulat qui me semble erroné, donc j'ai du mal à te suivre. Ma grille, comme tu dis, fait de toute contrainte pesant sur les individus un souci. Ne vois rien de plus que ça dans ce que je dis.

Maelgar a écrit :Et pour l'info, "mineur" veut dire "qui a moins de". Mineure de moins de 15 ans, c'est une redondance. On dit mineur de 15 ans. De rien.

Ne pinailles donc pas : tu vaux mieux que ça.

Maelgar a écrit :Depuis que j'ai laché que j'étais catholique, tu te sens plus pisser sur les insultes et les insinuations, hein ? Sauf que je ne suis pas d'accord avec le Pape, ni même parfois la Bible (ya des passages qui interdisent de bouffer les fruits de mer, sérieux... Qui veut des crevettes-mayo ?). Alors je n'ai besoin ni de toi, ni d'un berger barbu pour me dire ce que je dois faire ou pas, ce que je peux faire ou pas, et quand le faire. Alors sérieusement : calme ta joie, parce que je te respecte, toi en tant qu'individu; alors que toi, tu ne me respecte pas. Et sur ce forum, ce genre de déséquilibre se traduit souvent par un mot à la modération. Capische ? [color=#40BFBF]Ton discours est à chier par contre. Rassure toi, il n'est pas (le) seul.

Mais je te respecte, Maelgar, et même je t'aime. Sinon pourquoi prendrais-je le risque de susciter ton courroux ? Hein.. dis-moi ? Si je ne pensais qu'à mon intérêt immédiat, et pas aussi au tien, crois-tu que je me risquerais à quoi que ce soit ? Je suis de culture chrétienne, comme toi. Mais plus proche de la conception cathare du christianisme. Selon moi, si Créateur il y a, c'est un sacré enfoiré.

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OSB
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Re: La prostitution : mafias, abolition, liberté, corps…

Messagepar OSB » ven. 15 juin 2012, 18:56

Des quantités de relations sexuelles existent dans un contexte qui n'est pas dépourvu de contraintes économiques ( cas d'une femme au foyer qui dépend économiquement de son mari pour vivre et pour élever ses enfants par exemple ) cette contrainte économique n'est pas telle qu'elle puisse à elle seule déterminer que l'acte sexuel lui-même a été contraint. Il peut l'avoir été (c'est alors du viol conjugal) comme il peut ne pas l'avoir été et le couple avoir choisi ce mode de vie qui convient peut-être à l'un et à l'autre.

Il en va de même dans la prostitution. Le fait qu'il existe une contrainte économique dans la relation prostitutionnelle n'implique pas que la relation sexuelle par elle-même ait été contrainte. Tant que la situation de dépendance économique n'est pas utilisée pour obtenir par le chantage un acte sexuel non consenti par ailleurs.

Lorsqu'on aborde les questions des libertés individuelles, c'est la volonté ultime qui doit être retenue. On doit être libre de choisir une contrainte, et pas contraint à une liberté non voulue.
libre de ( contrainte de (x)) = liberté
contrainte de ( liberté de (x) ) = contrainte

Je veux que ( je sois obligé de (nager pour ne pas me noyer quand je serai sous l'eau) ) = je veux nager ici : chouette ! piquons un petit plongeon : contrainte volontaire
Je suis obligé de ( choisir librement de (marcher sur des braises ou d'avoir la tête coupée )) = faux choix

Je suis libre d' (être l'esclave sexuel de( personnes que je ne connais pas)) = situation particulière de type masochiste mais consentie et libre
Je suis esclave de( la personne que j'ai choisie librement ( il y a longtemps et qui s'est révélée très différente de ce que j'imaginais et que je ne supporte plus)) = situation de contrainte conjugale

kabizbak

Re: La prostitution : mafias, abolition, liberté, corps…

Messagepar kabizbak » mer. 20 juin 2012, 16:22

Olivier Soares Barbosa a écrit :Des quantités de relations sexuelles existent dans un contexte qui n'est pas dépourvu de contraintes économiques ( cas d'une femme au foyer qui dépend économiquement de son mari pour vivre et pour élever ses enfants par exemple ) cette contrainte économique n'est pas telle qu'elle puisse à elle seule déterminer que l'acte sexuel lui-même a été contraint.

Voir les choses ainsi, c'est juste un choix, un moyen de ne pas trop se soucier de certains. Tu poses des degrés de contrainte, avec un seuil qui, selon toi, fait d'une contrainte autre chose -quoi ?-. Soit, c'est ton droit de jouer avec les mots. Il n'en reste pas moins que pour moi de l'eau boueuse, de l'eau de piscine, ou de l'eau de source, ça reste de l'eau.

Olivier Soares Barbosa a écrit :Il peut l'avoir été (c'est alors du viol conjugal) comme il peut ne pas l'avoir été et le couple avoir choisi ce mode de vie qui convient peut-être à l'un et à l'autre.


Là, tu pars du principe que ceux qui ne se débattent pas sont consentants. C'est un point de vue bien pratique, là encore, pour s'épargner le tracas de prendre en considération ceux qui ne sont même plus en état de résister.

Je vais te raconter une anecdote, un reportage sur le samu psychiatrique que j'ai vu à la télé il y a quelques années.

Le reportage débute avec le psychiatre de service, un jeune homme en uniforme -sa blouse, blanche- qui répond à un coup de fil. Au bout du fil, une voix masculine hurle.
-"CA R'COMMENCE ! PEUT PLUS DURER !"
-"Calmez-vous, Mr..."
Jusque là, je me disais que le patient ça devait être ce type fou de rage. Mais non.
-"ELLE RECOMMENCE ! FAUT VOUS V'NIEZ LA CHERCHER !"
Là, le médecin prend les coordonnées du type pour se rendre chez lui. Le binoclard, déboule donc là dedans -un appart bien pourri d'une banlieue bien pourrie où la binocle ne mettra jamais les pieds sans être indemnisé-, et s'informe de la situation. Le prolo n'en peut plus, sa femme laisse tout partir à vau l'eau : elle ne fait plus le ménage, sans doute mal la cuisine, et ne se lave plus. Et le travailleur tout ça ça l'agace : il bosse lui. La moindre des choses, selon lui, quand un mâle se fait traiter comme une merde contre salaire, c'est qu'il puisse compter retrouver le soir une femelle tout aussi soumise que lui l'est dans la journée. Il veut que son appart soit propre. Et son appart c'est aussi sa femme. T'aurais envie de tringler une grosse crado qui ne se lave plus, toi, Olivier Soares Barbosa ? Ben lui, c'est pareil : ça lui coupe l'envie.

Alors le psychiatre fait son travail. Dans un premier temps, il explique à l'épouse qu'il faut qu'elle se reprenne, que gnagnagni, que gnagnagna. Et dans un second temps, il la menace de l'interner. Là, la femme qui ne disait plus grand chose, bredouille un semblant d'accord, un consentement comme tu dis. Le binoclard remballe son carnet, et les laisse à leur vie de merde. La femme a sans doute été prendre une douche en insistant un peu à l'entrejambe. Et le mari devait sans doute ne plus se sentir pisser d'avoir la chance d'être à ce point soutenu dans sa barbarie par l'état, et la médecine.

Je ne vois aucun consentement ici. Juste une boucherie, un viol autorisé par l'état et la psychiatrie. Mais sur le plateau, les journalistes étaient admiratives du dévouement de ce jeune psychiatre, qu'elles ont du s'avouer trouver très sexy en off.

Tout votre discours de légalisation de la prostitution repose sur l'idée qu'une contrainte économique n'est pas une contrainte. Soit, il y a des individus suffisamment résistants pour endurer l'inconfort d'une contrainte. Mais ça n'en reste pas moins une contrainte. Et il y a aussi des individus tellement affaiblis qu'ils n'ont même plus la force de ne pas consentir, qui prennent les sales coups qui viennent sans plus savoir seulement où ils en sont, qui "consentent" comme vous dites. Comme s'ils avaient le choix.

daniel
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Re: La prostitution : mafias, abolition, liberté, corps…

Messagepar daniel » mer. 20 juin 2012, 16:32

kabizbak a écrit :Tout votre discours de légalisation de la prostitution repose sur l'idée qu'une contrainte économique n'est pas une contrainte. Soit, il y a des individus suffisamment résistants pour endurer l'inconfort d'une contrainte. Mais ça n'en reste pas moins une contrainte. Et il y a aussi des individus tellement affaiblis qu'ils n'ont même plus la force de ne pas consentir, qui prennent les sales coups qui viennent sans plus savoir seulement où ils en sont, qui "consentent" comme vous dites. Comme s'ils avaient le choix.

Non, je ne conteste pas une contrainte économique. Mais c'est cette contrainte économique qui constitue le mal et que l'on devrait faire disparaître. Une contrainte supplémentaire ne fait pas disparaître cette première contrainte. Une contrainte quelle qu'elle soit a toujours des effets négatifs pour la personne qui la subit.

Il est vrai que c'est une position philosophique particulière qui n'est pas partagée par tous. Certaines personnes veulent être soumises à des contraintes ( ce que je n'arrive pas à concevoir ).

kabizbak

Re: La prostitution : mafias, abolition, liberté, corps…

Messagepar kabizbak » mer. 20 juin 2012, 16:36

daniel a écrit :Mais c'est cette contrainte économique qui constitue le mal et que l'on devrait faire disparaître. Une contrainte supplémentaire ne fait pas disparaître cette première contrainte. Une contrainte quelle qu'elle soit a toujours des effets négatifs pour la personne qui la subit.

Tu es pour la dépénalisation du viol donc...

daniel a écrit :Il est vrai que c'est une position philosophique particulière qui n'est pas partagée par tous. Certaines personnes veulent être soumises à des contraintes ( ce que je n'arrive pas à concevoir ).

Je ne vois aucune contrainte dans l'abolition de la prostitution, comme je ne vois aucune contrainte dans la pénalisation du viol.


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