Messagepar OSB » sam. 12 janv. 2013, 14:01
C'est sûr qu'il y a plein de problèmes dans la politique culturelle.
Il y a la question du financement - qui se pose différemment selon les différents domaines - et la question du rôle qu'on veut faire jouer à la culture. Il y a une instrumentalisation de la création qui est préjudiciable à tout le monde. Il faut bien sûr des centres socio-culturels, et garantir un libre accès de tous à la culture, mais vouloir utiliser l'art pour régler des problèmes sociaux qui n'ont rien à voir et qu'on ne se donne pas les moyens de régler, c'est n'importe quoi. La diffusion de l'art, la subvention de certaines créations, l'aide aux pratiques et l'éducation artistique, même si elles sont nécessaires ne peuvent absolument pas résoudre les inégalités de capital culturel, se borner à cette approche ne règle en rien les problèmes sociaux, inféode les artistes à leur capacité à réaliser des pansements aux injustices sociales alors que c'est clairement pas leur fonction première, tout en créant indirectement des formes de censure sur leur travail et un art officiel chargé d'académismes.
En fait je crois qu'on a à la fois besoin d'une politique d'éducation populaire, et aussi d'une politique de la culture qui doivent avoir des zones d'actions communes et concertées, mais qui sont deux domaines clairement séparés, qui ne devraient pas se faire l'une au détriment de l'autre ou l'une en fonction de l'autre.
S'attaquer aux inégalités sociales et à tout le merdier qu'elles produisent en termes de violence, ça suppose de repenser complètement la division du travail, la hiérarchie sociale, l'idée de "réussite sociale" et de tout ce qu'on y fourre, d'éviter la transmission des richesses au sein des cercles fermés que sont les familles et de combattre le pouvoir de la bourgeoisie.