Vincent Andrès a écrit :Rappelons ainsi qu'il est interdit par la loi en France d'ouvrir des lignes de car qui pourraient concurrencer notre magnifique SNCF.
Rappelons ainsi que partout en France, le nombre de taxi est strictement limité
HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAAHHAAHAHHAHA
Plus sérieusement : sources ?
Il est interdit d'ouvrir des lignes de car concurrençant la SNCF ? Contre-exemple : La société de bus "les phocéens" qui exploite une ligne régulière
"Marseille - Aix en Provence - Cannes - Nice". Ces villes sont aussi desservies par la SNCF. Le tarif du bus est plus avantageux que le TER/TGV pour les longs trajets (pas d'ajout de prix entre Aix et Marseille
si on part de Mandelieu ou avant) mais le confort n'est pas le même que dans un train. A l'inverse, l'autoroute est plus dangereuse; et il y a des risques de bouchons, les horaires ne sont pas garantis (à la SNCF non plus mais bref, c'est pas le débat)
Le nombre de taxis est strictement limité ? Pardon mais de où ? La profession est
règlementé, donc une certaine forme de contrôle existe (il y a un délit d'exercice illégal de la profession de taxi) mais c'est pour des considérations fiscales. Aujourd'hui avec internet, il est facile de créer un certain nombre de profils sur des sites de covoiturages, proposer le même trajet, arriver avec un minibus et embarquer tout ceux qui se sont inscrits - moyennant promesse de partage de couts. En échange de cette réglementation étatique, des règles spécifiques pour les assurances sont mises en place. Mais je n'ai jamais vu qu'on empêchait les gens désireux d'exploiter un taxi d'en avoir un au seul motif que "désolé monsieur/madame mais dans cette ville il y a déjà trop de taxis, ouvrez plutôt une boulangerie".
Et toutes mes excuses à clemage pour le détournement de sujet initial.
Pour me faire pardonner, revenons aux différents modes de transport collectifs. La proposition telle qu'elle est rédigée me semble trop floue, et néglige le problème des échelles. Ainsi, on peut trouver des lignes de bus : au sein d'une même ville, entre différentes villes d'un même département ou entre plusieurs départements, je viens de le prouver. Un train dessert rarement plusieurs gares dans une même ville. A l'inverse, je pense qu'il est impossible pour moi de faire Nice-Lille en bus sans changer au moins une fois de bus. Quand à la RATP c'est un cas à part, certaines stations sont des bijoux quand d'autres sont des décharges (par exemple Auber sur la A, ça suinte de la flotte marronasse de partout et la moisissure bouffe les murs c'est atroce). Donc dire "le métro est dégradé" c'est un peu facile, certaines lignes sont bien moins bien entretenues que d'autres. Et maintenant il y a les lignes automatiques, qui sont encore un autre problème (plus d'agents visibles).
Je n'ai pas lu les rapports qui sont mis en liens, mais le problème des transports en commun est avant tout un problème de collectivités locales. Et elles en sont conscientes (parfois un peu trop) : il suffit de se pencher sur la question pour voir à quel point la mode du "tram" frappe, partout, quel que soit le bord politique. A Paris, la ligne 1 vient d'inaugurer une bonne dizaine de kilomètres en plus dans le nord de l'Ile-de-France; tandis que d'autres sont toujours en travaux (la 3 de mémoire). A Nice, la première ligne (en forme de U au sein de la ville) fonctionne plutôt bien (à noter le tarif unique, 1€ quelle que soit la distance) et devrait être rejointe par une seconde, faisant office d'extension vers l'ouest (et l'aéroport) vers 2015. A Nantes, le tram roule depuis des années, tandis que Montpellier possède un système quasi-neuf. Il me semble que Bordeaux aussi a cédé aux sirènes tramwesques... Bref, on voit des villes de taille conséquentes ou moyennes confrontées au problème de l'engorgement urbain, générateur de pollution, stress, et au final accidents.
Pour autant le tram n'est pas pertinent partout. Cannes par exemple est en train de refaire sa gare SNCF (une vieille honte dans la ville du Festival du Film) pour en faire un "pôle multimodal" aisément relié à une foultitude de lignes de bus, locales ou intercités.
En conclusion, chaque échelon (ville, département, région, Etat) réagit différemment au problème des transports en communs. Je laisse de coté l'avion, qui est un mode totalement privé : l'Etat épaule la SNCF. Les grandes villes délaissent les bus pour le tram, les petites n'ont que le bus comme solution (faible cout d'implantation). Dans le 06, le conseil général a lancé différentes lignes TAM (Transport Alpes Maritimes) au tarif d'1€ le trajet, toujours en bus. La région intervient aussi auprès de la SNCF dans la gestion des TER.
Pour que je soutienne cette initiative, il faudrait qu'elle soit remanié sur 3 points. Le plus facile : virer la mention aux "forces publiques contre les fraudeurs". Les agents de la RATP sont payés par la RATP, les contrôleurs SNCF par la SNCF etc. Les seuls cas d'utilisation de la force publique s'opèrent quand la ligne est
directement gérée par l'argent public. Ainsi la "police" du tram de Nice est une entreprise de sécurité, car le tram est exploité par délégation de service publique (à une filiale de Véolia) : il y a donc un contrat de sous-traitance. Je rappelle au passage qu'en vertu de ces contrats, des amendes peuvent être dressées aux fraudeurs : l'amende est une
sanction pénale, le produit de l'amende va donc dans les
caisses de l’État, pas de l'exploitant.
Second point : préciser les modalités de reconversion. Un patrouilleur RATP ne va pas se transformer par un coup de baguette en ingénieur-des-portiques (qui seront eux aussi obsolètes). Il va falloir prévoir des plans de formation professionnelle pour tout les métiers qui vont "disparaitre" et ça a un cout.
Troisième point : prendre en compte ce que j'ai longuement développé sur les problèmes d'échelle : malgré l'exception SNCF, les transports en communs relèvent de problématiques locales. La gratuité n'est pas possible (à démontrer qu'elle soit souhaitable) partout, et on peut remplacer ce terme par "cout modique".
Merci de votre attention.