Ermantis a écrit :J'ai étudié les chiffres hier, et figure toi que non : ce ne sont pas les abstentionnistes qui vont voter FN, mais les électeurs UMP, principalement.
Je précise, l'emploi du conditionnel dans mon assertion de base qui a été reprise désignait bien le fait que je suis pas 100% sûr de ce que j'avance en ce qui concerne le report abstentionniste->FN étant donné que c'est de la pure politique fiction dans la même veine que ton infographie (par contre la porosité entre les agrégats "Abstentionniste" et "électorat FN" c'est un fait, j'ai plus la source c'est surement un ouvrage/article de sociologie électorale de Lehingue ou Garrigou).
Ceci étant dit je me permet d'émettre encore quelques précautions méthodologiques tirées des travaux de divers chercheurs en sociologie électorale (P.Lehingue, A.Garrigou, P.Champagne, L.Blondiaux):
Ermantis a écrit :Entre les européennes de 2009 et cette année, le FN a gagné 2.1 Millions d'électeurs. Le Front de Gauche en a gagné 1 Millions (j'arrondis). Soint +3,1 millions d'électeurs.
Et tous confondus, les 3 partis de pouvoirs (UMP-PS-EELV) ont perdu... 3, 2 Millions ! (Avec une méchante sailli pour EELV qui passe de 16% à 8%... ils sont tous partis au FdG
![Wink ;)](./images/smilies/icon_wink.gif)
)
Euh tu compares les résultats des européennes de 2009 avec les municipales de 2014 (ou les résultats des sondages 2014?)? Autrement dit, deux choses difficilement comparable.
Dans ce type de comparaison il faut également se méfier des recompositions du corps électoral (+nouveaux votants -décès).
Ermantis a écrit :A cela s'ajoute une prévision de +2.1 Millions d'abstentionnistes...
En gros, si les votes "Populistes" (je hais ce mot) augmentent en effet, ce n'est pas un report des abstentionnistes vers ceux-ci (puisqu'ils sont plus nombreux), c'est bien un report des partis "classiques" vers les extrêmes !
Au final, les gens qui ont l'habitude de voter continuent de voter, certains laissent tomber, mais les abstentionnistes ne se reportent pas vers le FN : leur vote sanction à eux, c'est l'abstention, et ça leur va très bien comme ça !
C'est statistiquement faux très peu de gens votent systématiquement à toutes les élections, dont par ailleurs ils ne faut pas négliger qu'elles suscitent des enjeux et des intérêts très différents (municipales, cantonales, régionales, législatives, présidentielles, européennes), tout comme très peu s'abstiennent systématiquement. L'abstention est une pratique intermittente de la part de personnes peu insérées socialement.
Par ailleurs, j'attire ton attention sur le fait que tu parles de soldes net ce qui ne nous dit rien des flux brut d'électeurs. Quand tu dis ils ont perdu 3.2millions, ils en ont peut être perdu 6,2 millions et gagné 3 millions.
Par exemple, on estime qu'environ 25% du corps électoral Français a déjà voté au moins une fois pour le FN.
Ermantis a écrit :Pour les sources des chiffres, j'ai pris la page wikipedia des européennes de 2009 et j'ai recoupé avec la dernière étude de BFM qui donnait le FN à 24%.
Petite info au passage le FN sort pas à plus de 8-9% peut être 10% de nos jours (ce choix tend à être sous déclaré dû aux stigmates qu'il véhicule, sans compter les biais de représentativité des échantillons), dans les résultats bruts des sondeurs, il est ensuite redressé selon des "recettes maisons" tenues secrètes par les entreprises de sondage, principalement en tenant compte des différences déjà observé par exemple entre les résultats bruts des intentions de votes aux européennes 2009 et les résultats finaux avec un petit soupçon d'assaisonnement maison. Il va de soit que le(s) média(s) commanditaire(s) et l'entreprise de sondage commanditée ont tout intérêts à redresser au maximum leur résultat brut en ce qui concerne le FN pour l'impact médiatique de la chose. La loi impose que le commanditaire et commandité soient cités aux cotés des résultats des sondages dans les médias concurrents. Ainsi tout le monde doit titré "le FN a 24% selon un sondage BFM/OpinionWay". Ils participent ainsi au jolie de feu de joie (ou de haine) de nos campagnes électorales contemporaines. Les sondeurs auront probablement le tiercé gagnant dans l'ordre mais faudrait voir un peu les écarts.
Je passe sur les différences échantillon probabiliste/échantillon par quota, seuils de confiance de Gauss, marges d'erreur, conditions de travail des télé-enquêteurs, biais de représentativité lié à la compression/exclusion des sans réponses, biais propre aux sondages "omnibus", aux sondages par internet, sur la différence entre une intention de vote et une anticipation de la pratique du vote etc...Les principaux méfaits des sondeurs ne portant pas sur l'exactitude de leur résultat mais dans la transformation de la pratique journalistique, le cadrage des enjeux politiques et le pourrissement des campagnes électorales.
cry-stof a écrit :Ermentis je suis d'accord avec toi
Et je rajouterais que le FN fait de moins bon score quand l'abstention est faible
Comme quoi les abstentionnistes ne sont pas des extrémistes mais des déçus des partis traditionnelles
La aussi je précise je fais nullement l'implication abstentionnistes->extremistes d'autant que je fais nullement l'implication électeurs fn-> extrémistes (si on exclut le noyau dur
des imbéciles heureux qui sont nés quelques part).
Les abstentionnistes sont avant tout des gens qui ne croient plus en la politique et encore moins à l'Union Européenne. Qui pourrait les blâmer...
Pour finir en chanson:
Brassens a écrit :Quand sonne le tocsin sur leur bonheur précaire
Contre les étrangers tous plus ou moins barbares
Ils sortent de leur trou pour mourir à la guerre
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Mon dieu qu'il ferait bon sur la terre des hommes
Si on y rencontrait cette race incongrue
Cette race importune et qui partout foisonne
La race des gens du terroir des gens du cru
Que la vie serait belle en toutes circonstances
Si vous n'aviez tiré du néant tous ces jobards
Preuve peut-être bien de votre inexistence
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part