Bienvenue sur les archives forum du Parti Pirate


Le Parti Pirate refond complètement son forum et a migré vers un outil plus moderne et performant, Discourse !
Retrouvez nous ici : https://discourse.partipirate.org

Une proposition de loi pour légaliser l'euthanasie

Elrandir
Pirate
Messages : 308
Inscription : mar. 06 oct. 2009, 17:47

Messagepar Elrandir » jeu. 19 nov. 2009, 21:35

Comment l'Etat pourrait oublier une grande partie des français en imposant cette loi laïque?

En même temps s'il suivait cette logique, les dimanches seraient encore fériés, la transexualité serait toujours considéré comme une abomination, et j'en passe.
L'Etat est laic, et je pense qu'une bonne partie des français aussi, les considérations religieuses n'ont rien à voir là dedans. Qu'ils se cantonnent aux espaces qui sont les leurs, c'est déjà beaucoup.

Enfin je comprends quelle était ton idée, les dérives peuvent exister, et il faudra tenter de les réduire, c'est certain.
Par contre pour la ceinture je ne suis pas du tout d'accord, si on ne la rendait pas obligatoire, je suis prêt à parier que les parents ne gueulerait pas sur leurs enfants pour qu'ils la mettent, et quand on voit ce que ça donne, je suis plus qu'heureux qu'elle soit obligatoire (et puis la personne qui est rentré (en son tort ou pas) dans la dite voiture et qui voit un gamin encastré dans le pare-brise, qui se retrouve traumatisé à vie, elle l'a choisit elle aussi?)

Sur la cigarette par contre, les taxes sont là surtout pour se faire du fric sur l'immense marché qu'est le tabac, le "Fumer tue" c'est juste le prétexte...(à ce que je sache, ils ont pas mis des "boire trop peut entrainer un étouffement dans le vomi" ou "trop de gras mène à l'obésité qui raccourcira votre vie" ou "le cholestérol fragilise votre coeur" ou "attention plus de 250g de sel en quelques heures et vous êtes morts" (j'exagère pour le dernier, c'est vrai scientifiquement mais personne ne le ferait XD)

Mais c'est un autre débat. Je suis pour l'euthanasie, mais il faut vraiment tout faire pour le réglementer, que ce soit la volonté du patient, et pas d'un tiers. Qu'ils soient déclaré apte à prendre des décisions, et pas qu'un petit neveu lui fasse signer une déclaration prétextant que c'était pour faire un don à la croix rouge...
Je pense que si la loi passe, on fera (enfin) un bond en avant.
(la personne qui pratique l'euthanasie, pour te répondre Raf, ne sera pas OBLIGEE de le faire, si c'est un médecin, il peut le demander à un autre, faut pas déconner la loi ne sera pas là pour traumatiser les personnes (enfin j'espère))


--->La réaction des députés PS est juste, mais inutile, les séances sont déjà la plupart du temps vides donc...hum...
"Tout l'infini du temps ne vaut pas, ô Nature !
La minute où j'aurai pensé."

Louise Ackermann, Poésies Philosophiques

Avatar de l’utilisateur
Raphaël Florès
Vieux loup de mer
Messages : 2078
Inscription : dim. 21 juin 2009, 14:22

Messagepar Raphaël Florès » jeu. 19 nov. 2009, 22:01

Oui il y a une clause de conscience.

@Clubic: Image
Dernière édition par Raphaël Florès le dim. 22 nov. 2009, 01:47, édité 1 fois.
« Les deux fléaux qui menacent l’humanité sont le désordre et le pouvoir. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson »

Avatar de l’utilisateur
RafCorDel
Quartier-Maître pirate
Messages : 400
Inscription : mer. 30 sept. 2009, 16:52
Localisation : Paris

Messagepar RafCorDel » mar. 24 nov. 2009, 09:04

Et cette histoire d'unn patient dans le coma durant 23 ans?

lesoir.be a écrit :Pendant 23 ans ses médecins l’ont cru dans le coma. Mais, raconte ce patient belge, il était en fait éveillé, mais incapable de communiquer car emprisonné dans un corps totalement paralysé.
Pendant 23 ans ses médecins l’ont cru dans le coma. Mais, raconte ce patient belge, il était en fait éveillé, mais incapable de communiquer car emprisonné dans un corps totalement paralysé.
Le patient a raconté le calvaire qu’il a vécu pendant des années, condamné à entendre tout ce qui se disait autour de lui, sans pouvoir intervenir.
« J’ai été le témoin de ma propre souffrance lorsque les médecins et infirmières tentaient de me parler et finissaient par renoncer », a-t-il raconté.
Le pire a été le jour où sa mère et sa soeur sont venus lui raconter la mort de son père. Il voulait pleurer mais son corps demeurait immobile.
Aujourd’hui, il ne peut toujours pas bouger, mais il peut lire grâce à un appareil placé au-dessus de son lit et peut communiquer par clavier interposé. « Je veux lire, parler à des amis par ordinateur, et goûter à la vie maintenant que les gens savent que je ne suis pas mort », a-t-il affirmé.

Pas si rare
Son histoire a été révélée après la publication d’un article du neurologue Steven Laureys. Le problème, selon M. Laureys cité par le magazine Spiegel, « c’est qu’une fois qu’un coma a été diagnostiqué, c’est très difficile de revenir dessus ». « Chaque patient », estime ce médecin, « devrait être testé au moins 10 fois avant qu’on ne le catalogue définitivement comme végétatif ».

http://www.lesoir.be/actualite/sciences ... 9751.shtml

Vous imaginez son calvaire pendant 23 ans? Pire qu'en prison!
Assister à tout sans pour rien faire...
Dernière édition par RafCorDel le mar. 24 nov. 2009, 09:05, édité 1 fois.
¸„ø¤º°¨ ¨°º¤ø„¸¨°¨°º¤ø„¸ ?af?or?el ¸„ø¤º°¨°¨¸„ø¤º°¨ ¨°º¤ø„¸
¨°¨°º¤ø„¸¸„ø¤º°¨°¨°º¤ø„¸¨°º¤ø„¸¸„ø¤º°¨°¨¸„ø¤º°¨°¨°º¤ø„¸¸„ø¤º°¨°¨

Jo69
Matelot
Messages : 139
Inscription : lun. 19 oct. 2009, 19:48

Messagepar Jo69 » mar. 24 nov. 2009, 11:53

Un débat intéressant certes.. mais est ce qu'on a des spécialistes d'éthique et de morale. Y a t-il au moins un ou deux philosophes ici qui pourraient apporter quelques éléments au delà de l'émotionnel ou du passionnel (foi). Je dis pas qu'il ne faut pas mettre de l'émotionnel dans ce débat, mais cela ne suffit pas à mon avis. Trop compliqué, et l'on se heurte à l'argument de la croyance qui n'est que le corolaire.

En fait, comme souvent, j'ai l'impression qu'en ouvrant ce débat (ce qui est en soi une excellente idée).. on va se heurter aux dissensions internes et aux incohérences idéologiques de la rencontre au PP , due au fait que le socle commun posé est assez mince.
Si on part sur l'idée de "libertés individuelles".. qui est l'un des points fixes du PP, on se heurte au fait que l'euthanasie est souvent le choix de l'un pour un autre.

Cela étant dit, il est évident que la loi sur l'euthanasie est dans l'ère du temps, et qu'elle correspond à la transformation du clivage Eglise/Etat. Plus globalement ce sont les débats sur la bioéthique qui posent problème en France, de par l'importance des religions et le fait que le débat sur la laïcité est tronqué. Mais rien n'est nouveau. Les grecs se posaient déjà les questions. Pour moi c'est une question hautement philosophique dont les médecins, si ils ont leur mots à dire, n'ont que très peu de compétences pour intervenir.
Ils peuvent évidemment déclarer l'état de santé d'un homme, et éventuellement le diagnostic quand à ses chances de vie de survie, et dans quelles conditions. Mais déjà le premier problème, c'est l'inconnu de la souffrance : intraduisible, car expérience individuelle absolue.

Or, dans un conseil de bioéthique aujourd'hui en France, il y a trois médecins, un rabbin, un prêtre, et un imam.
Les médecins se disent athées ou agnostiques et se déclarent incompétents sur la question de l'éthique ou au moins sur le statut de l'homme et son rapport à la souffrance. Et en face, les représentants des religions évidemment placent la vie au niveau sacré. Qu'est ce qu'on peut tirer d'un débat comme ça ?
Dernière édition par Jo69 le mar. 24 nov. 2009, 11:53, édité 1 fois.

Conundrum
Vieux loup de mer
Messages : 1838
Inscription : sam. 22 août 2009, 17:34

Messagepar Conundrum » mer. 25 nov. 2009, 01:30

L'Assemblée enterre le projet de loi sur l'euthanasie :

LEGISLATION - Le groupe PS prône pour sa légalisation...

Le résultat du vote est sans surprise. L'Assemblée a rejeté, ce mardi, une proposition de loi défendue par le socialiste Manuel Valls qui voulait instaurer «une assistance médicale pour mourir dans la dignité».

L'UMP a massivement voté contre, à dix exceptions près, dont Olivier Dassault et deux députés villepinistes, Jean-Pierre Grand et George Tron, qui se sont prononcés pour. Au total 326 voix contre seulement 202 en faveur du texte. La proposition de loi de Manuel Valls prévoyait que «toute personne majeure», «peut demander à bénéficier, dans les conditions strictes, d’une assistance médicalisée pour mourir dans la dignité».

http://www.20minutes.fr/article/365926/ ... anasie.php

Sans suspense...

Winston Obrien
Moussaillon
Messages : 28
Inscription : lun. 02 nov. 2009, 11:59

Messagepar Winston Obrien » mer. 25 nov. 2009, 15:57

Aujourd'hui, l'euthanasie est un sujet tabou qui se pratique régulièrement dans le cadre hospitalier. Les médecins sont de temps en temps amenés à faire ce type de choix. Difficile des fois de savoir quand on est dans l'acharnement thérapeutique (on va trop loin) et l'euthanasie (on arrête trop tôt).

La définition d'un cadre légal est nécessaire pour permettre aux gens d'en finir de la meilleure façon qu'ils puissent choisir, tout en protégeant les personnels hospitaliers. Pour moi, le rapport à la religion se situe au niveau de la prise de décision du patient.

Comment en pratique, valider une décision sans retour comme celle là? Les interrogations demeurent. Est-ce que cela se passe uniquement entre le médecin et le patient? un collège de medecins? Doit-on rajouter des membres de sa famille? Des représentants de l'état? Telle est à mon sens la mission du legislateur

Avatar de l’utilisateur
RafCorDel
Quartier-Maître pirate
Messages : 400
Inscription : mer. 30 sept. 2009, 16:52
Localisation : Paris

Terry Pratchett, son combat pour l'euthanasie

Messagepar RafCorDel » jeu. 04 févr. 2010, 02:10

Elbakin.net a écrit :
Terry Pratchett, son combat pour l'euthanasie

Le 1er février, Terry Pratchett, célèbre pour ses Annales du Disque-Monde, a remis une nouvelle lettre (lue sur la BBC) dans laquelle il soutient l’euthanasie.
Il critique ouvertement l’hypocrisie soulevée par ce débat. On dit qu’un être humain ne peut planifier sa mort s’il est perturbé. Cependant, on ne parle jamais de folie mais bien d’esprit dérangé. Terry Pratchett donne son point de vue sur la question : les gens qui font leur pèlerinage de la dignité jusqu’en Suisse, où ils préparent ensuite méthodiquement leur dossier pour savoir comment ils vont mourir, n’ont pas l’esprit dérangé s’ils peuvent accomplir tout cela. En bref, leur esprit est plus équilibré que le monde qui les entoure.
Terry Pratchett s’est impliqué dans ce débat par accident. Après avoir découvert qu’il souffrait d’Alzheimer, il a décidé qu’il ne laisserait pas la maladie s’emparer de lui. Problème : aucun traitement n’existe à ce jour et rien n’indique que la médecine est sur le point d’en découvrir un. Alors, profitant de sa célébrité, il n’a de cesse de porter le sujet dans les médias.
J’ai fait le serment que si Alzheimer devait me prendre, je prendrai Alzheimer. Je vivrais ma vie comme jamais, jusqu’à la fin et mourrais avant que la maladie ne s’étende jusqu’à sa dernière attaque, chez moi, dans ma chaise de jardin, avec un brandy dans la main pour masquer le gout des médicaments. Et avec Thomas Tallis sur mon iPod, et je pourrais serrer la main de la mort.
Il ajoute ensuite : Cela me semble une décision raisonnable et judicieuse pour quelqu’un atteint d’une maladie sérieuse, incurable et dégénérescente, de choisir la mort assistée par médicament.
Il termine cette lettre magnifique par les mots : Je voudrais mourir en paix avant que la maladie m’emporte. J’espère que ce ne sera pas du hasard parce que si je savais que je pouvais mourir quand je veux, chaque jour deviendrait soudainement plus précieux qu’un million de livres sterling. Si je savais que je pouvais mourir, je vivrai. Ma vie, ma mort, mon choix.

LIEN:
http://anonymouse.org/cgi-bin/anon-www.cgi/http://www.elbakin.net/fantasy/news/11596-Terry-Pratchett-pour-leuthanasie

¸„ø¤º°¨ ¨°º¤ø„¸¨°¨°º¤ø„¸ ?af?or?el ¸„ø¤º°¨°¨¸„ø¤º°¨ ¨°º¤ø„¸
¨°¨°º¤ø„¸¸„ø¤º°¨°¨°º¤ø„¸¨°º¤ø„¸¸„ø¤º°¨°¨¸„ø¤º°¨°¨°º¤ø„¸¸„ø¤º°¨°¨

Avatar de l’utilisateur
Romain
Matelot
Messages : 103
Inscription : mar. 19 janv. 2010, 14:27

Re: Une proposition de loi pour légaliser l'euthanasie

Messagepar Romain » ven. 05 févr. 2010, 18:52

Je sépare ce problème en deux, selon les publics concernés :

D'un côté les personnes qui n'ont pas la capacité de communiquer soit parce qu'elles sont en déficience mentale ou bien en déficience physique (cf le témoignage au sujet du patient belge, mais aussi "Johnny s'en va en guerre" de Dalton Trumbo)

De l'autre celles qui sont en relative possession de leur moyens et qui demandent le droit de disposer d'eux mêmes.

Pour le second cas la personne devrait avoir le droit de partir (avec un accompagnement psychologique, une période de réflexion). Le premier est beaucoup plus complexe car c'est un tiers qui prend la décision au lieu du patient. Ce qui est techniquement un assassinat aux yeux de la loi (je ne parle pas d'intention ici)

Peux être faudrait il que la loi s'occupe d'abord de ceux qui font le souhait de partir. Pour pouvoir avoir des débats plus sereins sur le cas de ceux qui ne peuvent le demander.

(mon message est saturé quant aux euphémismes, ce n'est pas de la novlangue mais je préfère parler avec mesure sur un sujet aussi délicat)
Le général assiégé envoya demander conseil à lâ??Empereur de Chine. Quand le coursier revint, la bataille était depuis longtemps perdue.
«Tu nâ??as rien fait tant que tu nâ??es pas passé à lâ??acte.» (Paul Smith)

Yannanaï
Matelot
Messages : 100
Inscription : mar. 15 déc. 2009, 00:52
Localisation : Bordeaux - Aquitaine

Re:

Messagepar Yannanaï » ven. 05 févr. 2010, 23:18

Rackham a écrit :D'autres pays en Europe ont été capables de légiférer, dans l'apaisement, et ça marche (Hollande, Suisse).

Que la France en soit actuellement capable est un autre problème, que d'autres choses devraient être prioritaire, ça ne fait aucun doute. De toute façon, notre hyperassemblée est en train de se mettre à plat ventre pour ne pas faire de commission d'enquête parlementaire sur les sondages élyséens, c'est symptomatique, alors réfléchir et voter sur l'euthanasie… Je ne les crois pas encore mûrs, au mieux il y aura une babiole qu'on va trainer comme une jambe de bois comme le PACS pendant 20 ans avant qu'une nouvelle génération ait du courage politique comme l'a eu Badinter pour la peine de mort.


J'imagine que Suisse et Pays-Bas n'ont pas exactement les mêmes lois pour cela... Quelqu'un sait si il existe des informations sur les bénéfices/problèmes liés à l'application de ses différents lois depuis leurs entrées en vigueur?

Avatar de l’utilisateur
Rackham
Capitaine pirate
Messages : 1328
Inscription : jeu. 17 sept. 2009, 22:39
Localisation : 92 - 4e circo
Contact :

Re: Une proposition de loi pour légaliser l'euthanasie

Messagepar Rackham » sam. 06 févr. 2010, 04:23

En Suisse ça marche, mais la situation varie selon les cantons. Dans les uns, ça se fait à l'hôpital, tranquillement et les associations travaillent avec l'hôpital et les médecins. Dans d'autres, à l'extérieur dans une voiture, avec la police à proximité. Par contre côté débat, on peut dire que c'est terminé. Pour la généralisation de la démarche humaine de pouvoir le faire dans de bonnes conditions chez soi ou à l'hôpital, ça prendra quelques années, mais ça se fera.

D'ailleurs, on considère la position française de quasi non entrée en matière d'anachronique.
Retiré sur son île pour cultiver ses orchidées, draguer les mecs, et manger du popcorn en profitant du spectacle. N'a pas de temps à perdre avec la novlangue, la démagogie, et l'oligarchie expérimentale, même amendée.
Aussi membre du PPS, section Fribourg • Identica @rackham • touiteur @rackham_PP

Avatar de l’utilisateur
raukoras
Pirate
Messages : 362
Inscription : ven. 20 janv. 2012, 12:37

Re: Une proposition de loi pour légaliser l'euthanasie

Messagepar raukoras » mar. 21 févr. 2012, 15:10

Je déterre le sujet, car comme ce point pourrait faire partie des propositions du PP pour les législatives, il est intéressant de savoir où en est la législation.

Je me cite moi-même, ayant rédigé un rapport touchant le sujet (EDIT : en date de juin dernier )

Code : Tout sélectionner

La question de la fin de vie est délicate en France, car elle associée à l'euthanasie (article 221-1 code péna ). Par la loi Kouchner, le droit français a introduit la notion de soins palliatifs, soins actifs et
continus pratiqués par une équipe interdisciplinaire qui visent à soulager la douleur, à apaiser la souffrance psychique, à sauvegarder la dignité de la personne malade et à soutenir son entourage.

Ce régime fût complété par la loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie, adoptée suite à l'affaire Humbert. Par cette loi, l'euthanasie passive était légalisée (L.1110-1 alinéa 2 du code de la santé publique).L'alinéa 5 du même article permet d'appliquer au malade un traitement palliatif qui aurait pour effet secondaire d'abréger sa vie.

Se pose nécessairement la question de la décision de l'arrêt des traitements. Ainsi, les articles L.1111-1 et suivants du code de la santé publique prévoient les conditions dans lesquelles sont entendues les volontés des personnes en fin de vie. L'article L.1111-4 alinéa 5, combiné à l'article R.4127-37, expose que dans le cas de la limitation ou de l'arrêt des traitements d'un patient hors d'état d'exprimer sa  volonté, la décision finale repose sur le corps médical. Celui-ci prend sa décision en accord avec les directives anticipées, si elles existent, ou en tenant compte prioritairement de l'avis de la personne de  confiance, puis de celui du tuteur, des titulaires de l'autorité parentale, de la famille et des proches.


Bref, le problème ne vient pas de ce que la loi empêche de faire (en l'occurrence, elle permet l'euthanasie passive), mais plutôt de l'ignorance du corps médical des règles en vigueur. La majorité de celui-ci ne connait pas la personne de confiance ( ou plutôt, la confond avec la personne à prévenir ), et je ne parle pas des directives anticipées qui sont quasi-inconnues ( alors qu'elles permettent de résoudre le problème en question ).
Donc plutôt qu'empiler encore une couche au mille-feuilles qu'est le CSP, il vaudrait mieux, amha, partir sur une campagne de sensibilisation du corps médical ( et du grand public ) aux règles en vigueur.

Arrindos
Moussaillon
Messages : 39
Inscription : lun. 20 févr. 2012, 17:29
Localisation : Paris

Re: Une proposition de loi pour légaliser l'euthanasie

Messagepar Arrindos » mar. 21 févr. 2012, 16:31

Je vais surement paraître ignare sur le sujet et c'est le cas. Mais quel en serait il, si une personne mettait en place dans une sorte de testament la réponse à ce choix. L'idée serait dès lors de faire un questionnaire type proposant les différents cas concret aux quel un patient peut être confronté et de le faire remplir par la personne.

Au niveau du process , c'est la personne qui de son vivant et de sa bonne santé mentale qui réponds à ce questionnaire. Le met bien au chaud chez un notaire et lorsque l'un des cas décrit dans le formulaire arrive on applique les souhaits du patient.
Ici l'idée serait de résoudre ce problème pour les générations à venir.

Après est ce que cette solution existe déjà ? Je sais avoir déjà entendu de testaments ou la personne ne souhaite pas être réanimer dans certain cas (le patient passe de la "mort" à la "vie" ) . Mais ces cas ne font pas état de l'inverse soit l'euthanasie..

Avatar de l’utilisateur
raukoras
Pirate
Messages : 362
Inscription : ven. 20 janv. 2012, 12:37

Re: Une proposition de loi pour légaliser l'euthanasie

Messagepar raukoras » mar. 21 févr. 2012, 17:24

Mais quel en serait il, si une personne mettait en place dans une sorte de testament la réponse à ce choix.

Ca existe, ça s'appelle les directives anticipées ( L.1111-11 CSP)

Leur principal défaut ( à part d'être quasi-inconnues du corps hospitalier ) est leur durée limitée : 3 ans.
C'est une durée qui peut se comprendre ( on peut changer d'avis à tout moment sur cette question ), mais qui est handicapante dans la pratique.

Mais ces cas ne font pas état de l'inverse soit l'euthanasie..

Je cite le CSP :
Ces directives anticipées indiquent les souhaits de la personne relatifs à sa fin de vie concernant les conditions de la limitation ou l'arrêt de traitement.

Bref, il est possible d'indiquer qu'on ne veuille pas être réanimé, voir même que l'on refuse d'être soigné dans telles ou telles conditions.
La décision repose en dernier ressort sur le corps médical ( c'est quand même lui qui va "tuer" la personne, il est normal qu'il puisse refuser ), qui le cas échéant peut administrer ce qu'il faut.


Revenir vers « archive 2012 »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 5 invités