Le préfet a le pouvoir de décision mais je pense qu'il doit se référer à un ou plusieurs médecins psychiatres suivant les cas.
C'est pas évident d'y voir clair quand on est pas concerné...
Deux types d'hospitalisation sous contraintes (hospitalisation sur demande d'un tiers et Hospitalisation d'Office).
Ça, c'est le système actuel, qui a des défauts, en particulier pour l'internement à la demande d'un tiers : Pour être valable, la famille ou les tiers doivent obtenir des certificats médicaux auprès de médecins qui peuvent être des généralistes, donc en général la famille organise des visites anodines chez le médecin et puis les flics débarquent chez vous à 6h du matin pour vous amener à l'asile. Ça ne doit pas être très agréable et ça s'éloigne sensiblement de l'idée que l'on peut se faire de l'objectif thérapeutique des pratiques d'internement. On peut se demander si le médecin ne devrait pas obligatoirement être un psychiatre pour éviter les abus.
En tout cas, sans ces certificats médicaux, l'internement n'est pas possible, même pour l'hospitalisation d'office, où pourtant le rôle du préfet est central.
Apparemment la réforme que se propose de nous balancer Sarko, par réaction à quelques faits divers, voudrait impliquer d'avantage le préfet dans les démarches de sortie, en les limitant, alors que le préfet n'a aucune compétence diagnostique pour juger de la dangerosité d'un patient.
Il faut bien comprendre que si la loupe des médias a bien insisté ces derniers mois sur quelques meurtres perpétrés par des malades en sortie d'essai, en revanche nous n'avons pas entendu parler des 99,99% autres meurtres sur la même période qui ont été accomplis par des gens normaux et ordinaires.
Le résultat est une gesticulation politico-médiatique présidentielle qui s'inscrit dans le cadre des politiques sécuritaires qui tentent de donner l'illusion de la sécurité mais ne font qu'attiser les tensions sociales sans s'attaquer au fond des problèmes.
L'intérêt des patients, leur consentement et leur droit aux soins et à la dignité humaine sont de moins en moins pris en compte. Cette réforme serait vraiment une régression, et nous ramènerait aux 17ème et 18ème siècle, où la police enfermait les mendiants, les fous, les homosexuels, les chômeurs, les libertins et les fils prodigues sans faire de différence dans les hôpitaux généraux, où le châtiment était administré comme une thérapie.
