Je me permet de donner mon point de vue sur cette question. Je pense que tout d'abord, il faut avoir une vision objective sur la possession d'une arme :
- avoir une arme ne donne qu'un sentiment très relatif de sécurité car :
1) Il faut "savoir s'en servir", entre tirer dans un stand de tir et riposter sous le feu, il existe une réelle différence. Ainsi, hormis avoir été spécifiquement entrainé à gérer ce type de situation, on ne peux pas vraiment prévoir sa réaction. La décision de faire l'usage de son arme peut se prendre dans la seconde, et encore je ne parle même pas d'en faire usage dans le but de tuer.
2) le concept de "légitime défense" (pour soi-même, autrui ou le ou les biens à protéger) implique que l'agression soit actuelle, injustifiée et réelle et que la défense soit nécessaire, concomitante et proportionnée à l'agression (src wikipedia). Ainsi, un policier ne doit faire usage de son arme que dans ce cadre et dans le but de faire cesser l'agression. Se faire attaquer à mains nues ne permet pas à priori de faire usage de son arme.
3) ce n'est pas l'arme qui a un effet psychologique, c'est la personne elle-même par l’institution et le pouvoir qu'elle représente. Un "policier en uniforme" avec ou sans arme reste un représentant de l'ordre avec les mêmes prérogatives. L'arme ne permet que de pouvoir assurer un meilleur rapport de force pour une personne seule.
- avoir une arme, dans certaines situations, augmente le risque de devoir en faire usage
1) La situation de légitime défense est compliquée à évaluer, et dans tous les cas la décision ne sera prise qu'au dernier moment et dans l'urgence. Sans arme, la question ne se pose pas. Si une personne armée et déterminée braque un magasin, la seule chose à faire est de le laisser s'enfuir mais de mettre en oeuvre les moyens d'intervention suffisant pour la stopper avec un rapport de force plus favorable.
2) Considérant un policier armé, le "bandit" tente lui aussi de compenser en s'armant.
3) D’expérience, il vaut mieux se désarmer pour désamorcer une situation en passe de devenir explosive, ou tout au moins ostensiblement montrer qu'on souhaite faire redescendre la tension
4) Il y a une différence entre la fusillade où un individu tente lui-même d'échapper à la police, le cas le plus courant, que l'assaut d'une personne déterminée à tuer le policier. Dans ce dernier cas, je ne pense pas que la formation soit suffisante car elle relève plus du "combat armé" que du maintien de l'ordre.
5) Celui qui fait usage de son arme doit être conscient qu'il s'embarque immédiatement dans une escalade la violence qui ne s'arrête que lorsque l'une des deux parties est vaincue.
Par contre, le renseignement et l'intégration donne de très bons résultats. La dérive sécuritaire des dernières années n'a pas tendu à renforcer le lien police-nation et oui, un policier n'a pas tous les droits. Se faire contrôler (papier et fouille au corps) dans la rue en sortant d'un restaurant est, en plus d'être strictement illégal, complètement intolérable. D’autant plus quand on est menacé lorsqu'on souhaite faire état de son droit.
Alors faut-il désarmer la police ? Je reste assez partagé sur la question car, d'un coté, dans la plupart des cas cela ne sert à rien d'être armé, même dans une fusillade (considérant que l'agresseur ne tente pas spécifiquement de tuer mais plus de s'enfuir) mais d'un autre, en l'état actuel, on ne peut nier le risque. Nous ne pouvons pas nous prononcer tant que nous n'avons pas d'éléments suffisants d'étude (compte-rendu, témoignages ... autre que les séries télé et les pseudo reportage). Par contre, la formation doit sûrement être renforcée. Dans mes discussions, j'ai pu constater que certains prenaient très à la légère le fait de détenir une arme (effet cow-boy) ne se rendant même pas compte que si une personne voulait les tuer, ils ne le sauraient que trop tard. Ce lien police/nation doit lui aussi être remis sur la table après toutes ces années de dérives.
Avoir une arme ne permet pas de se faire respecter, cela permet de se faire craindre
oui ... enfin çà c'est ce que pense celui qui l'a porte ... et je ne suis pas du tout de son avis, l'arme ne peut pas être dissociée de la manœuvre.
N'avions-nous pas trop pris l'habitude de nous contenter de connaissances incomplètes et d'idées insuffisamment lucides ? Notre système de gouvernement se fondait sur la participation des masses. Or, ce peuple auquel on remettait ainsi ses propres destinées et qui n'était pas incapable de choisir les voies droites, qu'avons-nous fait pour lui fournir ce minimum de renseignements nets et sûrs, sans lesquels aucune conduite rationnelle n'est possible ? Rien en vérité. Telle fut la grande faiblesse de notre système, prétendument démocratique, tel fut le pire crime de nos prétendus démocrates.