Kyle, pour information, la stratégie qui se dessinait avant l'amendement Piotrr/Drenskin/Stephanie d'octobre 2012, c'était de lancer un grand appel à dons national, remplir le trésor élections, et utiliser ces fonds pour financer une campagne nationale pour les élections européennes de 2014. Le seuil pour le remboursement étant à 3%, c'est largement atteignable par le Parti Pirate (qui a déjà
obtenu 2% avec rien que des bulletins lorsqu'il a fait une bonne campagne en parallèle, et qui aux législatives de 2012 est arrivé systématiquement devant des partis qui ont obtenu dans les 3% aux européennes de 2009 comme l'Alliance Écologiste Indépendante).
Le concept même du trésor élection
s était de le remplir avec un demi million d'euros (coût d'une campagne officielle nationale), puis de s'en servir pour que le Parti Pirate se porte caution des prochaines élections où nous pourrions espérer que nos candidats obtiennent le remboursement de leurs frais de campagnes (européennes) et/ou nous fassent décrocher le financement public (législatives). Il s'agit de rentrer dans un cercle vertueux : une fois qu'on a réuni la caution, on pourra s'en resservir à chaque échéance.
Maintenant, certains ont bien fait comprendre qu'ils ne voulaient pas qu'on aille aux élections européennes (
en général ceux qui se focalisent sur les municipales, le fait qu'ils soient en contact avec des formations politiques qui ont tout intérêt à ce qu'on ne présente surtout pas de listes aux européennes comme les écologistes n'ayant bien sûr absolument aucun rapport...), ou bien plusieurs coordinateurs ont ouvertement parlé de ne présenter qu'une ou deux listes aux européennes et de concentrer tout l'argent du Parti Pirate dessus pour essayer de faire élire la tête de liste au Parlement européen. Cela me semble contraire à l'idéal pirate (on aide tout le monde pareil !) et pour le moment je n'ai donc pas confiance en ceux qui dirigent le Parti Pirate pour que le produit d'un tel appel à dons ne parte pas n'importe où.
Dépenser 2000€ sur une élection comme celle de Cahuzac est contraire à cet esprit de constituer un trésor élections qui serve de caution à des listes pirates présentes à égalité de moyens auprès de tous les électeurs que le Conseil Administratif et Politique avait esquissé l'an dernier.
Par ailleurs, je suis de plus en plus désabusé de voir que les actions du Parti Pirate, en plus d'être dépourvues de vision à long terme, sont de plus en plus guidées par les gros titres des médias. Il faut qu'on donne 2000€ à farlistener pour se présenter dans l'ancienne circonscription de Cahuzac, mais les cas d'abus de politiques sont légions et Cahuzac a fait moins pire que d'autres politiques comme la députée Sylvie Andrieux (condamnée ce jour à
un an de prison ferme pour avoir acheté des voix à des caïds de sa circonscription) : il a fraudé le fisc et vraisemblablement trempé dans une affaire louche avec l'industrie pharmaceutique, mais de ce qui est connu il a commis cette faute avant de se voir confier un mandat public et n'a pas commis d'abus envers ses électeurs (contrairement à d'autres qui ont été condamnés pour avoir abusé de leurs responsabilités publiques et se présentent la bouche en cœur quelques années après devant les médias).
Irons-nous dépenser un dixième des fonds du Parti Pirate chaque fois qu'une célébrité se présentera à une élection ? Entre les Juppé condamné pour l'affaire des emplois fictifs et les Bernard Tapie qui se prépare à revenir à Marseille, des circonscriptions ayant été briguées par d'actuels repris de justice, la France n'en manque pas ! Mais si on n'économise pas un minimum aujourd'hui, on sera incapable de faire plus que des micro-happenings médiatiques dans des petites circonscriptions comme cela...
Voilà aussi pourquoi je suis contre dépenser 2000€ aujourd'hui : parce qu'une fois qu'on l'aura fait pour farlistener, d'autres viendront avec des prétextes tout aussi bons voir meilleurs pour que le PP claque de l'argent pour leur élection, et au final cet argent dépensé à perte retardera le jour où le PP aura les moyens de financer une réelle campagne nationale, voire toutes les futures campagnes.