Tiens, j'avais loupé ça c'est assez amusant :
Vincent Andrès a écrit :C'est bien de balancer le nb de tweets de pers ... il a 202 abonnés.
Arg, je suis cuit, mon lourd secret est dévoilé : je n'ai PAS la plus grosse
(liste de followers).
Si vous aviez un peu mieux regardé, vous auriez pu voir le nombre de gens que je suis : ZÉRO.
Pour la bonne raison que je ne suis PAS sur twitter, c'est simplement un miroir de mon compte StatusNet. (Et je serais curieux de savoir si la personne à laquelle vous vous référez peut se prévaloir de 202 followers sur identica.) (Mais en fait, pas vraiment.)
Bon, pour revenir à des choses intéressantes :
raukoras a écrit :L'Etat n'existe QUE parce que les gens le veulent bien. La France actuelle est vraiment le symbole du "contrat social" à la mode Rousseau, où les gens se mettent d'accord pour placer une institution-arbitre au-dessus d'eux ( expression de la volonté générale, toussa ).
Rien ne les empêche de revenir à une autre forme d'organisation sociale ( la loi de la jungle en étant une ).
Partant de là, l'Etat n'a les moyens d'agir QUE grâce aux personnes qui le compose, par l'impôt ( c'est pas pour rien que nos écrivains des Lumières ont inscrits de le droit de consentir à l’impôt dans la Déclaration des Droits de l'Homme... Ils avaient peur de perdre toutes leurs ressources ).
Je ne suis pas sûr que la dernière boutade soit pertinente, mais je suis entièrement d'accord sur le reste. L'État est (devrait être) l'expression de la volonté commune du peuple à s'organiser en vue de s'acheminer vers l'intérêt général. Je dis bien : "devrait être", car il est absolument évident que l'État tel que nous le connaissons aujourd'hui présente de graves dysfonctionnements.
raukoras a écrit :Or, en remontant le circuit de l'impôt :
Fonctionnaires&services publics <= Etat <= particuliers (TVA, IR, IS, CSG, CRDS, etc.) <= entreprises (IS ou salaires)
Bref, en inversant la proposition d'Ogulak, il serait plus juste de dire "t'as beau bosser x ou y corps de l'Etat, si tu m'en trouves un où le secteur privé ne te finance pas directement ou indirectement, je suis preneur."
Ceci ayant uniquement pour but de renverser la tendance napoléonienne qui consiste à dire que l'Etat ( et son Administration ) est tout Puissant/Omniscient/Capable, et que par conséquent le Citoyen doit s'abaisser devant lui.
Là, c'est un sophisme. Les "serviteurs de l'État" (aussi appelés fonctionnaires ^^) sont certes payés par l'effort commun que représente l'impôt, mais ledit effort commun est partagé par tous (en tout cas, c'est la théorie).
Il n'est pas question pour le citoyen de s'abaisser devant l'État, au contraire : c'est l'État qui est AU SERVICE du citoyen, qui lui a confié mandat (mais peut le lui reprendre -- là encore, c'est la théorie). Et j'entends par là "au service de TOUS les citoyens", et pas seulement ceux qui ont leur carte du Parti dominant ou qui sont actionnaires majoritaires chez L'Oréal.
La problématique centrale qui m'intéresse pers-onnellement -- et qui me semble être digne d'intérêt pour le Parti Pirate tout entier, mais qui suis-je pour le décréter -- est bien cette nécessaire redéfinition de l'État, qui devrait présenter des garanties d'équité et de légitimité démocratique -- lesquelles ? Est-ce seulement possible ? Je ne sais pas, je n'ai pas de recette miracle (mais il me semble que le Parti Pirate a déjà quelques pistes à proposer).
Je vais même amorcer ici une utopie qui pourrait peut-être plaire à certains libertariens (et non pas "libéraux", car vous dévoyez ce terme dans le présent topic), en traçant un parallèle avec le logiciel Libre.
Qu'est-ce qu'un logiciel Libre ? Ce n'est _pas_ une démocratie. Initialement, le fondateur du projet a TOUS les droits, et nul ne l'oblige à partager son pouvoir. Mais s'il veut que le projet continue d'exister, que la communauté soit vivante et fructueuse, il lui faudra nécessairement déléguer quelques pouvoirs : comment le fait-il ? De façon parfaitement arbitraire : il choisit parmi les contributeurs, ceux en qui **il** a confiance (seule sa voix compte, et non celle du plus grand nombre). Et si la communauté a confiance en lui et en son jugement, elle transférera naturellement cette confiance en ceux qu'il désigne. Bref, c'est une dictature, arbitraire et illégitime.
Mais il existe UN garde-fou et un seul : c'est la liberté de fork. Si notre dictateur atteint un point critique où suffisamment de personnes se sentent mécontentes, OU si advient un nouveau contributeur qui a de meilleures idées ou une plus grande force de conviction, alors se créera un fork. Les deux projets pourront soit co-exister, soit se réconcilier, ou bien l'un des deux finira par s'étioler et disparaître.
Je _rêverais_ qu'un tel modèle soit possible dans le monde réel. Que si plusieurs centaines de milliers de personnes se sentent mécontentes d'un dispositif législatif, elles puissent "forker la constitution" et partir faire leurs propres lois dans une nouvelle nation. Cela s'est déjà produit, mais en général c'est la guerre civile assurée.
Alors c'est sûr, on est ici bien loin de la démocratie (censément) "représentative", et de l'État que nous connaissons -- mais ça se rapproche un peu des idées rousseauistes, en fin de compte. Il faut se souvenir que "Du Contrat social" a été initialement rédigé comme un projet de constitution pour la Corse ; Rousseau était un penseur des micro-sociétés, et non un théoricien de l'édifice étatique à grande échelle.