Pour en revenir à notre affaire, et au risque de me faire tirer les oreilles par Clemencee ... (Mille pardons



Pour ma part, je ne peux pas me définir comme "ni de droite ni de gauche mais devant" pour moi c'est un peu de la langue de bois.
A la fois j'aime beaucoup l'idée d'avant-garde que je revendique volontiers dans un tout autre domaine qui est celui de l'art contemporain... mais c'est un autre débat et je ne veux pas fâcher encore plus notre hôtesse

Il ne suffit pas de le dire : c'est à nous d'être "en avant"
"ni de droite ni de gauche" ne me plait pas, parce que même si j'ai énormément de sympathie et d'estime pour François Bayrou, que je partage volontiers certaines de ses idées notamment en matière budgétaire, même si j'ai beaucoup de respect pour certains vieux barons gaullistes, et de reconnaissance pour le travail qu'ils ont pu faire à la CNIL, au Conseil Constitutionnel ou au Sénat pour s'opposer aux délires liberticides sarkozystes et à sa dérive extrême-droitière, je suis profondément et depuis toujours un mec de gauche.
Sur ma carte Pirate il y a marqué "partage" et ce motif me parait central pour nous, c'est pas juste un mot, le partage c'est l'égalité en acte, que ce soit pour les oeuvres de l'esprit dématérialisées sur le Net, ou pour les savoirs scientifiques... Le partage que nous défendons contre les grands groupes de l'industrie du divertissement ou contre les brevets des laboratoires pharmaceutiques, ou bien à travers le financement d'une idée comme le Revenu de Base qui plafonnera je suppose, nécessairement les plus hauts revenus, ou encore avec les logiciels libres qui s'opposent aux solutions propriétaires, ça n'est pas du tout à mon avis, une position cohérente avec les idées de la droite.
Mais je sais aussi de quelle gauche je ne suis pas : La gauche orwellienne qui fout des caméras de vidéosurveillance à tous les coins de rue, celle qui dans certains pays, filtre le Net, la gauche qui sous prétexte de protéger les plus faibles, les victimise en voyant partout des "prédations" et restreint les libertés parce qu'elle sait mieux que nous ce qui est bon pour nous, la gauche qui bride la liberté d'expression parce que certaines idées ne sont pas conformes, la gauche petite bourgeoise et frileuse, celle qui a peur de libéraliser le cannabis et préfère continuer à envoyer les gens en prison, ou qui refuse d'admettre qu'on puisse vouloir être travailleur du sexe. La gauche chevènementiste qui défend des valeurs autoritaires en matière d'éducation, une gauche poussiéreuse qui prône le retour des sacro-saintes "valeurs morales qui se sont perdues" et qui cantonne la liberté de chacun le plus possible...
La gauche dont je suis c'est pas celle-là, c'est la gauche libertaire.
J'ai pas besoin de me réclamer d'une doctrine anarchiste précise pour autant. Il y a au moins des textes dont je suis proche, une constellation d'idées qui me parlent que ce soit E Armand, Summerhill ou Pam Melton. Ces idées sur lesquelles on a tant craché depuis des années et qui toutes défendent les libertés individuelles, et qui recherchent le plus grand épanouissement de chacun dans sa singularité, sa différence, son originalité, pour autant que ces libertés maximales soient égales pour tous.
Aussi à gauche que je peux l'être pour que le partage soit le plus égal possible en ne restreignant pas la production des richesses utiles à tous et...
Aussi libertaire que je peux l'être pour que la liberté soit la plus grande possible pour chacun en ne nuisant pas à autrui.