pers a écrit :yazu a écrit :même pas 1000 membres et on arrive déjà à se prendre la tête et à avoir des dissidents.
En Tunisie, le Parti Pirate de notre collègue Slim Amamou, qui a joué un rôle important dans la Révolution, a même fait partie du gouvernement provisoire avant d'en claquer la porte par intégrité idéologique, a _quand même_ trouvé le moyen de se faire forker par un groupe d'abrutis remuants et violents... Bref, il faut voir le verre à moitié plein aussi.
Mais évidemment, cela demande un certain recul. (Et un minimum d'intégrité intellectuelle.) #jdçjdr
Bonjour,
Loin de moi l'idée de minorer le rôle de Slim Amamou dans la révolution tunisienne. Quelques jours de prison sont toujours des jours de trop quand ils sont donnés pour avoir voulu, avec d'autres, organiser une manif . Je suis heureux qu'il ait été le symbole des internautes qu'on a utilisé comme tel pour le faire entrer dans un gouvernement qu'il a quitté non sans nous avoir fait profiter des conseils des ministres par quelques twitts d'un intérêt pour le moins relatif.
Oui il existe deux PP en Tunisie. Celui des abrutis remuants et violents et celui de Slim Amamou. Il faut noter que le premier a la légitimité dû à l'ancienneté quand à son enregistrement auprès des autorités et, j'ose le dire, dû aussi à son action sur le terrain. Les autorités tunisiennes aimant sans doute diviser pour mieux imposer la burqa ont cru bon d'en accepter un second avec la même appellation.
Je voudrais faire un court historique (qui n'engage que moi) de la lutte contre la dictature de Ben Ali sur le net et dans la rue. Pour rappeler que les abrutis remuants et violents ont été aux premières loges dès les années 90 (ça a de la gueule non ?) et ont inspiré et aidé pas mal de jeunes. Leurs actions n'ont jamais été édulcorées et les propos n'ont jamais été de ceux feutrés et mielleux des salons de Tunis. Il est clair que des années de prison qui pendent au nez avec la torture, les procès truqués, n'incitent pas à faire dans la dentelle surtout quand il s'agissait d'une époque sans relais médiatique ni réseau sociaux (il y avait une vie de cyberactivistes en Tunisie avant ces réseaux commerciaux), sans liberté de presse et j'en passe.
Ces abrutis remuants et violents, qui ont créé le PPTN afin de politiser une action, sont sortis dans la rue et par groupe partout en Tunisie au moment où les snipers tiraient, où les flics torturaient et où le pays était quadrillé par le RCD, parti unique au pouvoir. Ils ont été au contact d'une certaine réalité de terrain. Il est clair qu'ils n'ont pas vraiment intellectualisé et organisé leurs discours sous la matraque ou le risque de se faire tuer. Encore aujourd'hui, ils n'aiment ni les caméras, ils se foutent de la taille de leur nombril individuel et ne cherchent pas à coller leurs noms partout. D'ailleurs, ils fonctionnent toujours comme au temps de Ben Ali, dans l'anonymat, ce qui est assez paradoxal avec la volonté de structurer le PP.
On peut regretter la présence de deux PP en Tunisie. On peut en préférer un des deux pour ses idées, sa présence, ou que sais-je mais je pense qu'il est excessif et particulièrement insultant de parler en ces termes des Takriz.
Bien à vous,
Hasni