Je suis un adhérent récent, responsable d'un EPN et très très loin d'être un geek. A lecture de plusieurs articles du et sur le PP, ainsi que celle de nombreux posts sur le forum, il semble acquis que tous les habitants de ce pays soient des utilisateurs chevronnés des TIC ou, à tout le moins, aient un minimum de compétences numériques. Ceci leur permettant de rester en contact avec le monde qui les entoure.
Or, il n'en est rien.
Nous travaillons au quotidien, avec des demandeurs d'emploi peu ou pas qualifiés, des lycéens de 16 à 18 ans qui vont quitter l'école sans aucun diplôme ni qualification, des personnes handicapées physiques ou psychologiques, des demandeurs d'asile, dans un centre d’accueil de jour pour sdf, un centre d’hébergement d'urgence, etc...
Ces gens là ont à minima des problèmes d'insertion ou , au pire, sont au ban de notre société. Nous savons tous que la non utilisation des TIC est aujourd'hui un facteur d'exclusion socio économique voire psychologique par le manque d'autonomie qu'elle génère.
Même si d'innombrables actions ont été concrétisées pour tenter de "réduire la fracture numérique cognitive", assez peu de choses sont faites pour ces personnes, notamment, parce que bien souvent, il faut aller à leur rencontre et pas attendre qu’elles veuillent bien venir dans un lieu "fait pour ça" comme un Espace Public Numérique ou autre.
Et puis, il y celles que cela "n'intéresse pas"; comme vous pourrez le lire dans ce rapport, http://www.afutt.org/Media/documents_pr ... _WEB_3.pdf, et dans la synthèse des 1ères assises de la médiation numérique publiée cette année sur le net, une part significative des personnes les plus en difficulté, ne se sent pas concernée par l’acquisition de ces compétences, pour diverses raisons.
A notre connaissance, aucune action n'a été entreprise et réussie avec ce public que l'on laisse en déshérence, livré à lui même; alors que les responsables politiques et fonctionnaires territoriaux en charge de la solidarité /insertion, sont tout à fait informés de ces faits.
Je termine par la "fracture numérique matérielle", si l'on peut dire, puisque elle concerne le prix d'un abonnement mensuel lié à une connexion internet; le rapport précédemment cité explique,preuve à l'appui, qu’une telle dépense ne doit pas dépasser 10€/mois pour des gens démunis et bien souvent allocataires du rsa ou de l’allocation de solidarité spécifique/ pourquoi l’État ne propose t il pas un tel forfait "social", qui est, à coup sûr, un investissement d'avenir en ce qu'il pourrait éviter à nombre de personnes de devenir des exclus ?
Voili, voilo; je ne sais si ce sujet intéressera certains tendre vous mais je l'espère
