Lorsqu’on parle de la loi Hadopi, c’est souvent pour mettre en évidence son caractère inapplicable ou pour dénoncer son atteinte aux libertés fondamentales. Il me semble que beaucoup sont d’accord pour « lutter contre le piratage, mais pas comme ça ». C’est ce que je pensais avant.
Pour une fois, je voudrais évoquer les fondements mêmes de la guerre contre le partage, le « fléau » qu’elle s’est donné comme objectif de combattre. Je vous livre donc mes quelques réflexions sur ce qui est appelé piratage.
Un peu de science-fiction
Supposons qu’on invente une machine capable de dupliquer les objets matériels, accessible à tous. Plus personne ne serait pauvre, plus personne ne mourrait de faim : il suffirait de dupliquer les oranges, les baguettes de pain, etc. Les bases de l’économie de la distribution seraient totalement ruinées. Les industries alimentaires, textiles, automobiles… crieraient au scandale : tout le monde serait capable de copier la voiture de son voisin. D’ailleurs, que deviendrait l’argent ? Tout le monde pourrait dupliquer ses billets et ses pièces…
De la même manière, si demain on inventait un téléporteur permettant à chacun de se déplacer d’un point du globe à un point autre instantanément et gratuitement, que deviendraient les entreprises de transport, les constructeurs automobiles et les stations-services ? Sensibiliserions-nous la population sur les ravages des téléporteurs, en la culpabilisant de faire perdre des emplois à la SNCF ou chez Air France ?
La suite : http://blog.rom1v.com/2010/08/piratage-ou-usage-commun/