cry-stof a écrit :si tu pouvais être plus clair dans ta demande
Tu as raison, j'ai été trop elliptique : mon estimable padawan Democratia a proposé aux modérateurs du forum (avec l'appui du C.A.P.) de dés-épingler tous les topics épinglés sur le forum, qui ne sont plus vraiment d'actualité (saus "pour ne pas être perdu au PP" mais il est indiqué en haut de l'index). Je crois qu'il n'a pas eu de réponse (mais comme tu l'as fait remarquer récemment, sur trois modos on en a deux intermittents).
Commodore a écrit :Je n'avais pas vue la date initiale, effectivement, mais j'avais retrouvé l'idée une paire de fois par ailleurs, et il m'avait semblé important de le demander. Je reconnais volontiers, avant toute considération d'engagement, que le syndrome "verts" ou "chasse pêche" m'inquiète un peu. J'entends par là que le PP peut donner un peu l'impression de ne s'intéresser qu'aux brevets et aux droits de propriétés
C'est effectivement un écueil que nous nous employons (activement) à éviter. Cependant, il est clair que le mouvement Pirate est nécessairement influencé par la sociologie de ses membres, qui pour l'heure sont majoritairement des citoyens très concentrés sur l'Internet "militant" (ce qui nous renvoie, hélas, vers un profil type : moins de trente-cinq ans, blanc, masculin, classe moyenne inférieure, etc.).
Autrement dit, discuter de problématiques liées au partage des richesses immatérielles est pour nous une tendance presque instinctive ; tout l'enjeu est précisément de parvenir à élargir le champ des préoccupations, et je pense que nous avons déjà fait pas mal de chemin en ce sens (même si Le Monde persiste à parler de nous exclusivement dans les pages "technologie", grrr).
Commodore a écrit :celui qui est capable de citer une proposition au delà de la fermeture des centrales nucléaires lève la main
Votre lecture de la campagne de Mme Joly me parait influencée par certains clichés répercutés à l'envi par quelques médias, mais assez injuste en fait : ses propositions incluaient tout de même de nombreux aspects socio-économiques et institutionnels (qui se retrouvaient pour la plupart, d'ailleurs, chez M. Mélenchon). Et quant au nucléaire, il était certes question de fermer "quelques" centrales, mais c'est précisément un point sur lequel le parti des Verts a perdu toute crédibilité en se compromettant de façon grotesque avec le PS dans l'espoir (aujourd'hui ténu) qu'on daigne leur laisser en pâture quelques circonscriptions. (Ce qui illustre assez bien, entre nous soit dit, la façon dont nous ne souhaitons _pas_ faire de la politique.)
Commodore a écrit :si la spécificité du PP porte bien sur les questions déjà évoquées (entre autres), il ne devrait se passer d'un programme économique, social, éducatif, etc, y compris avec des aspects potentiellement radicaux, bien sûr. Le contraire pourrait être interprété comme un manque de sérieux, et ce serait faire défaut aux électeurs potentiels
Je suis d'accord avec vous, mais pour une raison différente. Être "pris au sérieux" n'a jamais été un but en soi dans notre démarche (sinon on ne s'appellerait pas "Parti Pirate", pour commencer) ; si la condition pour être "pris au sérieux" doit être de sortir des propositions ineptes et des communiqués débiles pour un oui ou pour un non, y compris sur des sujets auxquels nous ne connaissons rien, alors ce serait un dévoiement (tiens au passage, je me demande si quiconque en France prend encore M. Lefèbvre au sérieux ? juste une question comme ça).
En revanche, si nous commençons à parler (par exemple) de réforme du droit d'auteur, alors nous *devrons* réfléchir à une politique culturelle toute entière. Et pour financer cette politique culturelle, nous devrons nous tourner vers des réformes économiques et fiscales. Et ces réformes, en retour, devraient nécessairement s'accompagner de propositions sociales. Et ainsi de suite : en cherchant à envisager tous les tenants et aboutissants d'une proposition (même d'apparence simple), on se retrouve très rapidement à toucher à d'autres domaines... et, surtout, à se poser la question "de _quelle_ société voulons-nous pour demain, et comment y arriver ?"