fredkzb a écrit :Sims a écrit :http://fr.wikipedia.org/wiki/Courbe_de_Laffer
J'aime cette courbe !
Une courbe... qui n'est qu'une traduction, dans un langage à vernis scientifique, d'un propos de café de commerce (non ! de nappe de restaurant !).
Si elle rejoint facilement une intuition selon laquelle de hauts taux d'imposition peuvent conduire certains agents économiques à éviter l'imposition (dans certaines situations !), ni la forme en (une seule) cloche inversée n'est démontrée, ni le taux maximum n'a été déterminé !
Ce taux maximum reste même à ce jour l'équivalent de la recherche du
Saint Graal, pour les théoriciens libéraux de la baisse des impôts des plus
pauvres aisés.
Mon cher fred.
Que j'aime votre condescendance bienveillante, elle illumine mes soirées sur le forum.
Vous auriez pu vous contenter d'un petit "Gah, lolilol, cay de la mairdeu". On aurait compris.
Seulement, j'ai la faiblesse de penser que Laffer est un chouilla plus compétent que les économistes du dimanche que nous sommes vous et moi.
En effet, cette courbe illustre plus un concept qu'une modélisation précise. Prétendre que cela n'a pas été démontré, c'est mordiller une jambe de bois puisque ce n'est qu'un concept.
Enfin, cette tendance des plus nantis à manifester une allergie fiscale mérite d'être largement relativisée, aussi bien dans le temps que dans l'espace.
Aux EUA, feu le président Roosevelt avait fait porter progressivement le taux marginal supérieur d'imposition sur le revenu de 25 %, à son arrivée au pouvoir, à 94 % en 1944 !!! Et ce taux est resté supérieur à 70 % durant toutes les Trente Glorieuses... Les EUA s'en sont si mal portés que leur taux de croissance économique est resté bien inférieur supérieur au taux de croissance qu'ils ont connu depuis les franches baisses entamées avec le renouveau libéral des années 1980.
Ah mon cher fred, que j'aimerais pouvoir profiter du confort de m'abstenir du contexte quand il m'arrive de parler d’éventement historiques.
Vous semblez vous y complaire grandement, piochant ce qui vous arrange à droite et à gauche, pour réaliser une démonstration des plus bancale.
En effet, Roosevelt est souvent utilisé comme argument, mais si on tient compte du contexte ainsi que les évènements dans leur ensemble, bizarrement, c'est beaucoup moins intéressant. Pas de bol, c'est une période des USA que je connais bien.
Il y a eu une réduction massive du nombre de fonctionnaires (Ah? Vous l'aviez oublié? Que c'est ballot), des coupes ont été réalisées dans plusieurs budgets publics (Ah? ça non plus?), une refonte de certaines administrations.
A cela, le
New Deal. Avec la création de diverses administrations chargées de prendre en charge les grands travaux, c'est un bon moyen de faire gonfler le PIB.
MAIS, prétendre que c'est Roosevelt qui a tout fait, c'est d'une gabegie sans nom. Les multiples administrations qui a nommé n'ont créé quasiment aucun emploi à long terme(NRA,TVA,AAA, et tuti quanti). Ne pas parler de l'implication des USA dans des conflits bien connu dénote de malhonnêteté intellectuelle: l'industrie tournait à plein régime pour soutenir l'effort de guerre et une bonne partie des hommes en âge de travailler étaient sur l'un ou l'autre front. Avec cela, et jusqu'en 1946, on avait toujours un chômage à deux chiffre (près de 20% si je ne m'abuse).
En revanche, sous la présidence de Harry Truman (Ex-vice président), juste après Roosevelt donc, ce premier souhaitait poursuivre la politique de ce cher FDR. Mais le congrès lui a dit non. Le congrès a voté des baisses de taxes pour toutes les classes de revenus. La plus haute est donc passée de 94% à environ 85%, l'impôt maximal sur les sociétés de 90% à moins de 40%. Et c'est seulement APRÈS que l'économie s'en est allée vers de nouveaux cieux.
Enfin bon, ce n'est qu'un détail hein, c'est pas si important de se réferer aux faits.
Et puis parler de 1980 sans parler du choc pétrolier de 1979, quelle belle pirouette... Je ne sais que penser de l’honnêteté de cet "argument".
Enfin bon, on n'est pas à une incohérence près...
Et je ne parle même pas, évidemment, des appels et pétitions de Warren Buffet (deuxième fortune des EUA) et d'un certain nombre de ses compatriotes milliardaires, demandant ces dernières années à payer davantage d'impôt, tellement le pouvoir politique (quelle que soit sa couleur) s'est imprégné de cette courbe hypnotisante, montée en mayonnaise doctrine indiscutable... et indiscutée.
Quel rapport avec la choucroute? C'est carrément puéril là...
Buffet est connu pour sa philanthropie, c'est un secret pour personne. Tu utilises une rhétorique fallacieuse par composition en partant du principe que un élément du groupe doit être généralisé à tout le groupe. C'est grotesque.
Au final, il faut garder à l'esprit que cette "allergie" relative peut être développée (comme l'illustre l'histoire économique récente)... ou contenue.
Elle dépend en effet fortement des mentalités, et donc des valeurs, dominantes en cours dans chaque société, ainsi que de la volonté politique à permettre ou contrer l'évasion fiscale, aujourd'hui facilitée par l'organisation de la libre circulation des capitaux et la faible poursuite des délits de soustraction à la loi commune.
Au final, je ferais remarquer que si il existe des "paradis fiscaux", c'est parce qu'il existe des "enfers fiscaux". Véritable application dans la vie réelle de la fable de la "poule aux œufs d'or".
Voila.
Sur ce, bonne nuit.