Science et politique ? Aucun rapport ! La science n’est-elle pas notre génie de la lampe, toujours prête à nous sauver des menaces qui nous guettent, et la politique le marais où se trament les affaires les moins racontables ?
De réchauffement climatique en scandale sanitaire et d’OGM en catastrophe nucléaire, la science et la technique sont devenues des questions pleinement politiques, tandis que la « technoscience » vient interroger les concepts moraux les mieux ancrés. Pourtant, ce qui devrait susciter un intérêt soutenu ne génère souvent que la résignation de « n’y rien comprendre », ce qui laisse le champ libre aux lobbies de la technologie et aux bluffs scientifiques les plus éhontés.
Et si la science était une option politique ?
Depuis trois décennies, le monde dans lequel nous vivons s’est transformé de façon profonde, dans ses réalités sociales comme dans son régime de régulation économique, et le savoir est devenu une marchandise délocalisable. Certains acteurs ont pris une place accrue dans le jeu des savoirs (le capital risque, le Nasdaq, les nouvelles politiques de brevets), les Etats ont perdu une part de leurs moyens d’intervention et l’Université n’a plus la place centrale qu’elle occupait. En bref, « le contrat » politique et social dans lequel vivait la science depuis plus d’un siècle s’est modifié.
Faut-il une participation démocratique aux choix scientifiques et techniques ? Quel est le sens de la notion de développement durable ? La Science a-t-elle encore un rôle à jouer ?